11/07/2025
L’exactitude des chiffres influence la capacité des pouvoirs publics à cibler l’insécurité.
Or le taux de criminalité et les erreurs statistiques en France repose toujours sur des indicateurs faussés.
Cette synthèse passe en revue les sept pièges méthodologiques majeurs, explique leurs mécanismes et propose des correctifs pour fiabiliser les faits et chiffres.
Les enquêtes « Cadre de vie et sécurité » montrent qu’à peine la moitié des agressions entraînant blessure sont signalées.
Les raisons mêlent crainte de représailles, faible confiance policière et banalisation sociale.
Sous-déclaration des agressions en France
Croiser les statistiques policières avec les passages aux urgences ou aux certificats médicaux réduirait le biais de non-déclaration.
Des modèles probabilistes estiment l’incidence réelle à partir de sources multiples et indépendantes.
Ce qui n’est pas le cas dans l’hexagone.
Le passage de l’ICD-9 à l’ICD-10 ou la redéfinition pénale d’une infraction produisent des « sauts » artificiels dans les séries temporelles.
Analystes et médias imputent souvent ces ruptures à une flambée de l’insécurité alors qu’il ne s’agit que d’un artifice statistique.
Mettre en place des ratios de comparabilité ou introduire des points de rupture explicites sécuriserait la lecture des tendances.
Les homicides, les actes terroristes ou les violences extrêmes sont statistiquement rares et sous-estimés par les régressions logistiques classiques.
Une faible taille d’échantillon et un sous-enregistrement régional perturbent la comparaison des crimes et délits.
Appliquer un taux départemental pour prédire le risque individuel confond propriétés des lieux et des personnes.
Des communes qui ont un chômage élevé ne signifient pas que chaque habitant soit plus violent qu’ailleurs.
Combiner variables individuelles et contextuelles limite l’erreur écologique.
Des hausses concomitantes de violence et de pandémie ont conduit à des inférences précipitées.
Comparer la série avec un groupe témoin ou créer un contrefactuel synthétique clarifierait la réelle causalité.
La dissolution de l’ONDRP et la centralisation au SSMSI ont soulevé des doutes sur l’indépendance des chiffres.
Transparence et audits externes seraient essentiels pour rassurer la population sur la véracité des chiffres.
Les biais de sous-déclaration, les ruptures de codification, le biais d’échantillonnage, l’erreur écologique, la confusion causalité-corrélation et les pressions institutionnelles sapent la
fiabilité du taux de criminalité et des erreurs statistiques en France.
Renforcer les enquêtes de victimation, documenter chaque changement de classification, appliquer des modèles adaptés aux événements rares et garantir un audit indépendant des bases sont
indispensables pour éclairer les politiques publiques et réduire les angles morts de l’insécurité.
Évolution des sanctions judiciaires pour port d'armes illégal en France Ce mouvement de renforcement se traduit par une croissance régulière des peines privatives de liberté et des amendes maximales
La self défense est-elle une arnaque ? Entre discours marketing des « dojos » aux ceintures dorées et réalités scientifiques, il est nécessaire de démêler le vrai du faux.
Sources :
- https://hal.science/file/index/docid/742304/filename/2011-RZ-PhR_et_al-L_insecurite_en_IDF_2009_IAU-IDF.pdf
- https://shs.hal.science/hal-02398832
- https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Actualites/Rapport-d-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-2019
- https://data.progedo.fr/documents/adisp/lil-1154/CVS15_Dictionnaire_des_codes_DOM.pdf
- https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS