22/05/2022

Violences sexuelles : hausse des plaintes. Une réalité tronquée ?

Violences sexuelles : hausse des plaintes. Une réalité tronquée ?

Violences sexuelles : l'influence de la résistance physique aux agressions sexuelles, sur les tendances au signalement et sur la réaction des forces de l'ordre à celle-ci. Résultats de l'Enquête nationale États-unienne effectuée sur les victimes de violences sexuelles.

 

Violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde :

La disponibilité des données sur la violence faite aux femmes et aux filles s’est considérablement améliorée ces dernières années et les données sur la prévalence des violences perpétrées par les partenaires intimes sont désormais disponibles pour au moins 106 pays.

  • les violences faites aux femmes touchent de manière disproportionnée les pays et régions à faibles et moyens revenus ;
  • 81 000 femmes et filles ont été tuées en 2020, dont environ 47 000 (58 %) par un partenaire intime ou un membre de la famille, ce qui équivaut à une femme ou une fille tuée toutes les 11 minutes dans son foyer ;
  • il est estimé que 736 millions de femmes, soient près d’une sur trois, ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, et/ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne ;
  • la plupart des violences contre les femmes sont perpétrées par le mari, le partenaire intime actuel ou passé ;
  • parmi celles qui ont été en couple, près d’une adolescente sur quatre âgées de 15 à 19 ans ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire intime ou de son mari. (1)

Résistance physique aux agressions sexuelles, tendances au signalement et réaction des forces de l'ordre

Malgré sa prévalence, les violences sexuelles demeurent un crime largement sous-déclaré dans le monde. Des recherches antérieures suggèrent que l'engagement dans une résistance physique lors d'une agression sexuelle affecte la manière dont les victimes et les autres personnes perçoivent l'attaque. Ces perceptions influencent la probabilité qu'ont les victimes de signaler l'agression aux forces de l'ordre ainsi que la réponse du système de judiciaire aux allégations signalées.

 

À l'aide d'un cadre théorique combat/fuite/figé, la présente étude (2) visait à examiner comment les réponses énergiques, non-énergiques et figées influençaient le signalement des victimes et la mesure dans laquelle les agressions signalées étaient poursuivies et enquêtées par les forces de l'ordre. À l'aide des données de l'Enquête nationale sur les victimes de la criminalité entre 2010 et 2016, une analyse de régression logistique a indiqué que les victimes sont beaucoup moins susceptibles de signaler aux forces de l'ordre si elles se sont figées pendant l'attaque.

 

Bien que l'engagement dans une résistance physique énergique augmente la probabilité que les victimes signalent aux forces de l'ordre l’agression, cela n'a aucune incidence sur la réponse des forces de l'ordre au-delà de l'effet des blessures physiques. Au contraire, les blessures physiques (ecchymoses, coupures, fractures...) sont le seul prédicteur de la réponse des forces de l'ordre aux allégations d'agression sexuelle.

Combattre afin de pouvoir déposer plainte

Les résultats suggèrent que, alors que combattre et figer les réponses à la victimisation sexuelle influencent la volonté des victimes de signaler aux forces de l'ordre, la résistance n'est pas uniquement prédictive de la réponse des forces de l'ordre une fois que les blessures physiques sont prises en compte.

 

En France, comme partout dans le monde, le dépôt de plainte reste très minoritaire dans le cadre des agressions sexuelles et aucune recherche de ce type n’est encouragé. Selon l’enquête de victimation « Cadre de vie et sécurité », effectuée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (3), pour compléter les données brutes des plaintes enregistrées. Environ 295 000 personnes, parmi lesquelles 213 000 femmes, ont déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles par leur conjoint ou ancien conjoint entre 2011 et 2018. Seulement 27 % des victimes de violences se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie, 18 % ont déposé plainte et 7 % une main courante ou un procès-verbal de renseignement judiciaire.

 


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Sources :  

 

(1) Quelques faits et chiffres : la violence à l’égard des femmes et des filles

https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/facts-and-figures

(2) The Influence of Sexual Assault Resistance on Reporting Tendencies and Law Enforcement Response: Findings From the National Crime Victimization Survey. Caitlin M. Pinciotti, Antonia V. Seligowski.

https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0886260519877946

(3) Insécurité et victimation : les enseignements de l’enquête Cadre de vie et sécurité - édition 2021

 https://www.interieur.gouv.fr/content/download/131108/1042621/file/CVS_2021_.p