21/01/2020

Agression au couteau chez les adolescents

Agression au couteau chez les adolescents

Peu d'études sur les agressions au couteau chez les adolescents, à l'échelle nationale et internationale, ont fait l'objet de recherches rigoureuses et d'évaluations indépendantes.

 

L'agression au couteau chez les adolescents lycéens et collégien est l'expression de phénomènes de violence bien plus vastes dans cette tranche d’âge, qu’il n’est couramment diffusé.

 

Ces agressions au couteau se devraient d’être considérées comme des phénomènes de sociétés récurrents, car ils génèrent des drames sur notre jeunesse tous les ans. La difficulté étant que les motifs scientifiques dans des contextes plus généraux de délinquance, sont les produits complexes de facteurs individuels, sociaux, familiaux et environnementaux interdépendants encore méconnus.

Pour s’approcher de solutions, toutes les interventions devraient être conçues sur la base de preuves scientifiques et dans un deuxième temps seulement, politique. Dans la mesure du possible, leurs retombées devraient être évaluées lors d’essais contrôlés randomisés.

 

Lors d'une approche fondée sur les preuves, ces recherches sont considérées comme faisant partie des meilleurs moyens d'évaluer les effets bénéfiques et néfastes de solutions, comparées les unes aux autres.

Des récits déchirants de jeunes se poignardant et d'élèves apportant des couteaux en milieu scolaire ont ces dernières années attirées l'attention des médias et des décideurs politiques principalement au Royaume Unis.

 

Les statistiques publiées par les services d’urgence des hôpitaux britannique suggèrent que « l’agression au couteau des adolescents » reflète plus qu’un slogan politique ou qu’un phénomène médiatique. Cela est devenu un faux phénomène de société.

 

Le nombre d'hospitalisations pour coups de couteau sur des victimes de moins de 18 ans a doublé au cours des cinq dernières années (1). À ce jour la France est exempte de ce phénomène. Sauf que la quantité annuelle d’agression au couteau en France perpétré par cette tranche de la population est bien réelle.

 

Au Royaume Unis, en réponse à ces statistiques, des réponses politique et diverses mesures non-scientifiques ont été mises en place afin d’essayer de mettre un terme à ce fléau qui touche la jeunesse britannique. Ces mesures comprennent :

  • l’introduction de détecteurs de métaux (portatif ou fixe) à l’entrée des écoles ;
  • des actions fréquentes de contrôle sur la voie publique ;
  • un ciblage de fouilles d'individus de cette tranche d’âge ;
  • un durcissement juridique pour le port d’un couteau.

Ces initiatives sont encore trop récentes et les retours d’expériences sont donc prématurés. Pour en tirer des conclusions. Dans d'autres cas, le manque d'évaluation indépendante de leur efficacité est toujours dû à un manque de financement. Les évaluations indépendantes semblent particulièrement importantes pour aider à établir si le degré d’impact sur les agressions au couteau chez les adolescents est réellement efficace et/ou si de nouvelles méthodes peuvent prétendre apporter quelque chose.

 

Les approches expérimentées aux États Unis qui sont basées localement et combinent à la fois la prévention et la répression, sont plus efficaces que les interventions individuelles effectués par des agences travaillant isolément. Mais malheureusement, la majorité des programmes sur le port des armes à feu dans cette tranche d’âge étudiés aux États-Unis n'ont cependant pas été soumis aux tests de validité scientifiques plus rigoureux.

 

Parmi ceux qui ont fait l'objet d'une analyse aussi rigoureuse, aucun n'a montré de réduction significative à long terme de la violence armée chez les adolescents.

De plus, il y a très peu de recherches sur l’impact spécifique sur l'utilisation du couteau. Les seules évaluations réalisées à ce jour au niveau scientifique montrent le succès des programmes de conseil infirmier en milieu hospitalier.

 

Mais ces mesures quantifient la réduction de l'abus d'alcool (l'une des causes principales de la violence), plutôt que des blessures causées par des couteaux et d'autres armes. Il n'y a pas de preuves claires quant à savoir s’il faut adapter les interventions spécifiquement à la question des armes à feu et/ou du couteau.

Psychologie du comportement violent chez les adolescents

La psychologie, en particulier dans les domaines spécialisés du développement socio-éducatif et médico-légal, est cruciale pour la compréhension du phénomène social complexe caché derrière le paravent des agressions au couteau chez les adolescents. Plusieurs aspects importants de ce phénomène ont été identifiés là où la psychologie pourrait apporter des réponses et des solutions.

  • bien plus d’adolescents que l’on ne peu imaginer portent un couteau sur eux. Ils n’ont au départ pas du tout l'intention délibérée de nuire à qui que ce soit. Mais ils le portent souvent dans l’intention première de se protéger ou de gagner le respect de leurs entourages.
  • bien qu'il soit impossible de prédire si, et surtout quand un individu commettra un crime violent, des recherches sur la psychologie du comportement violent ont mis à jour ces individus et les facteurs sociaux qui augmentent la probabilité de cette acte.
  • les « normes de comportement » sont acquises par l'apprentissage social de la famille ou des pairs. Ces normes peuvent conduire à des choix de comportement automatiques. Lorsqu'elles sont agressées, les représailles sont la seule réponse qui leur vient à l'esprit.
  • l'adolescence, est une période de sensibilité accrue qui génère souvent un intérêt accru pour la prise de risques et une diminution de la sensibilité à la punition s’ajoute au risque d’être impliqués dans des conflits violents.
  • pour travailler sur le cerveau de l'adolescent, les mesures de dissuasion et de correction devraient être fondées sur une rétroaction positive pour un bon comportement plutôt que sur une rétroaction négative pour un mauvais comportement.
  • la certitude de la punition et non la dureté de la punition dissuade plus les jeunes de la criminalité.
  • pour réduire la récidive, les peines privatives de liberté doivent s’accompagner d’interventions psychologiques et sociales appropriées sur du long terme. Il est possible de modifier l’environnement social d’un adolescent ou de lui donner les outils cognitifs nécessaires pour diminuer l’impact d’un environnement social négatif. 

Pourquoi avoir un couteau sur soi ?

En partant du principe que le port du couteau conduit à la commission d’agression violente, les possibilités de condamnation pour possession de cette arme sur soi ont été augmentées d'un maximum de deux ans à un maximum de quatre ans d'emprisonnement et d’une amende illimitée (2).

 

Cependant, de récentes enquêtes sociologiques britanniques et des recherches psychologiques antérieures sur les motivations derrière le port d'armes, suggèrent que l'intention de menacer ou de blesser n'est qu'une des raisons. D'autres motivations importantes comme la protection personnelle ou la protection de la famille et des amis, permettront de surmonter l’appréhension de la répression judiciaire.

De nombreux jeunes au Royaume-Uni, mais aussi dans d'autres pays comme en Australie, déclarent qu'ils portent des armes pour se protéger des attaques physiques ou des vols et non pour nuire (3). D'autres adolescents décident de s'armer uniquement parce qu'ils pensent que d'autres personnes de l'école ou du quartier sont également armés (4,5).

 

Le cheminement dans le port du couteau le plus fréquent chez les adolescents est souvent le même. Dans un premier temps ces personnes sont successivement victimes puis auteurs de violences (8). Ces personnes peuvent donc avoir du mal à faire la distinction entre la « nécessité défensive » et le port d'un couteau à but offensif. Les deux motivations auraient pu être vraies à des moments différents dans le temps et l'une pourrait facilement conduire à l'autre.

 

Se protéger pouvant impliquer des menaces ou des dommages. La peur de la victimisation peut donc entraîner une augmentation du port de couteau. Car une peur prolongée, résultant d'agressions physiques ou verbales répétées, peut conduire à des états dépressifs ou à des états anxieux (9).

 

Cela est particulièrement vrai chez les jeunes faisant partie du groupe d'âge de 10 à 15 ans, qui parmi les adolescents, expriment la plus grande peur de la victimisation (7).

 

C'est également le groupe d'âge qui peut être le moins sensible aux conséquences des comportements à risque. Les détecteurs de métaux, les patrouilles de forces de l’ordre à la sortie des écoles et l'octroi de pouvoirs de fouille aux enseignants ont été conçus pour accroître la sécurité à l'école.

 

Bien que les enseignants se félicitent de la plupart de ces mesures (10), aucune recherche n'a été menée à ce jour au Royaume-Uni pour estimer si la sécurité scolaire perçue a effectivement augmenté après l’introduction de ce type de réforme.

 

Une évaluation des effets des politiques de tolérance zéro dans les écoles américaines (10), a révélé que cela n'affectait pas les perceptions des parents, quant aux niveaux de sécurité. Et a révélé des preuves inverse d'une relation entre l'expulsion scolaire et la réussite scolaire. Les facteurs proposés pour expliquer l'échec de ces mesures sont les suivants :

  • l'adoption de politiques de « tolérance zéro » signalant aux élèves et aux parents qu'il y avait un danger imminent, ce qui augmentait la peur et ses effets néfastes ;
  • les écoles étaient déjà des lieux relativement sûrs, par opposition à la rue ;
  • l'expulsion de l'école pour le port d'un couteau peut être utilisée par les adolescents comme stratégie pour éviter l'école.

Une autre raison souvent invoquée pour porter un couteau est la nécessité d'être acceptée et respectée par son entourage (5,6,7). À la fin de l'adolescence la socialisation, l’estime et le regard des autres devient cruciale. Les conséquences de l'acquisition de la popularité auprès de son entourage peuvent aller de l'acceptation de certains codes vestimentaires, à la consommation de substances et jusqu’à la délinquance (12).

 

Que les jeunes décident de porter une arme, d'exceller dans le sport ou de se vouer aux études pour accroître leur statut parmi leurs entourages, dépend des mœurs sociales qui prévalent dans la communauté en général ou au contexte familial. Joanna Barlas, de l'Université de Glasgow, a demandé aux adolescents britanniques ce qu'ils pensaient du port d'une arme.

 

Avec surprise, ce sont ceux qui ne portaient pas d'armes qui pensaient majoritairement que les armes apportaient le respect, le pouvoir ou rendaient « cool » (3).

La prise de décision chez les adolescents

Ainsi, bien que la décision de s'armer puisse être initialement motivée par le désir d'obtenir un statut, ces perceptions changent une fois que l'on éprouve les avantages et les inconvénients de l’être. La violence et les agressions au couteau ne sont que quelques-unes des raisons parmi d’autres pour lesquelles les adolescents le font.

 

Les adolescents sont souvent définis comme de mauvais décideurs par les adultes. Malgré un intérêt important pour comprendre la façon dont les adolescents prennent des décisions et la mise en place de nombreux programmes pour améliorer leurs compétences décisionnelles.

 

Peu de programmes éducatifs se fondent sur des connaissances actuelles du développement des biais cognitifs dans les processus de raisonnement et de motivation. Biais qui peuvent contribuer et influer énormément les jugements liés à la prise de risque.

 

Elliott et Feldman (1990) ont suggéré que notre compréhension de la prise de décision des adolescents était essentielle en raison du grand nombre de rôles et de choix disponibles dans notre culture, combinés avec des « conventions sociales [qui] ont accordé aux adolescents une plus grande autodétermination à des âges toujours plus jeunes, alors même que la diversité des options de vie socialement acceptables s'est élargie ».

 

Ils ont également noté que « les adolescents se voient confier la tâche, mais pas nécessairement, les outils intellectuels et émotionnels nécessaires pour réconcilier ces tâches de prise de décision ».

 

Les travaux des années 1980 suggèrent que, bien que certaines compétences cognitives pertinentes pour les jugements sur le risque soient en place au début de l'adolescence :

  • recherche d'informations ;
  • raisonnement déductif et logique ;
  • compréhension conceptuelle des informations sur les risques par apport aux avantages.

Ainsi que d'autres compétences, telles que tirer des conclusions pertinentes, percevoir le risque, considérer les conséquences potentielles, générer plus d'alternatives et élaborer des plans d'urgence (*). Il est plus difficile de faire des choix réfléchit à cet âge.

Le cerveau des adolescents et la perception du risque

La courbe âge-crime et les comportements antisociaux chez les adolescents concernant les délits, contre les biens et la violence, est une courbe montrant que la prévalence de la délinquance est faible à la fin de l'enfance et au début de l'adolescence. Elle culmine au milieu, à la fin et diminue par la suite (14).

 

L'augmentation de la délinquance est souvent accompagnée d'une augmentation d'autres comportements à risque tel que le tabagisme et la toxicomanie (15). Nous savons maintenant que l'augmentation des comportements à risque n'est pas due au fait que les adolescents ne sont pas en mesure de percevoir le risque, mais des difficultés qu'ils ont à prendre des décisions, en particulier dans des conditions émotionnels ou sociaux difficiles.

 

Les adolescents sont partisans de choisir des récompenses immédiates, même si ces récompenses conduisent à une punition retardée (18). Les adolescents qui montrent le plus fort parti pris pour la gratification immédiate montrent également une plus grande implication avec l'alcool, le cannabis et ils sous-performent au niveau scolaire (19).

 

Même si les adolescents sont généralement plus sensibles aux récompenses qu'aux punitions (20), les récompenses sociales sont une exception à cette règle. L'acceptation et le rejet par l’entourage social activent fortement les zones du cerveau impliquées dans la reconnaissance des récompenses (21).

 

Ces caractéristiques comportementales sont les conséquences potentielles des modifications de l'anatomie et de la fonction cérébrale intervenant à l'adolescence (18). Les zones cérébrales impliquées dans la recherche immédiate de récompenses et dans le traitement des informations émotionnelles sont très actives au début de l'adolescence.

 

La sensibilité accrue à son entourage est liée à des changements dans la libération d'ocytocine dans le cerveau. Ce neurotransmetteur et cette hormone agissent également au sein du système limbique et semblent être liés à des aspects de la liaison affective.

Des adolescents « à risque » ?

Statistiquement, les adolescents ne représentent qu’une faible proportion de la majorité des crimes violents (16). Par conséquent, la recherche vise à trouver des facteurs individuels susceptibles de prédisposer certains adolescents à perpétrer ce type de comportement violent.

 

Inversement, parce qu'un délinquant persistant n'agira pas violemment à chaque rencontre, il est également important d'examiner des caractéristiques situationnelles particulières, telles que l'effet de la consommation d'alcool ou la pression de son entourage sur le processus de prise de décision.

 

Une approche largement utilisée pour la compréhension et l'estimation de la probabilité de comportements violents ou d'une agression au couteau passe par l'évaluation de facteurs de risque et de protection bien établis. Ce sont des caractéristiques qui peuvent augmenter ou diminuer les chances de se livrer à un ensemble de comportements criminels.

 

Les caractéristiques individuelles, le contexte familial ou l'environnement social et économique ont été à plusieurs reprises et mises en évidence comme facteurs de risque (22).

 

Par contre, il convient de toujours veiller à ce que le fait de qualifier un adolescent comme « à risque » ne mène pas à son exclusion sociale, qui est en soi un facteur de risque de comportement antisocial.

 

Une approche potentielle consiste à toujours évaluer les facteurs de risque et de protection et à les présenter comme des « indicateurs » et non comme des « prédicteurs » de comportements « bons ou mauvais » ultérieurs. Et pour cela qui est le mieux placé que le tissu associatif de terrain ? Personne.


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Sources

(1) Hospital accident and emergency admissions for gunshot, wounds and stab injuries. D.o. Health, Editor. House of Commons Library. 2008.
(2) Selling, buying and carrying knives
https://www.gov.uk/buying-carrying-knives
(3) Barlas, J. and V. Egan, Weapon carrying in British teeagers : the role of personality, delinquency, sensational  interests,  and  mating  effort.Journal  of  Forensic  Psychiatry  and  Psychology,  2006
https://www.academia.edu/157855/Weapons_carrying_in_British_adolescents
(4) ComRes, BBC London Gun and Knife Crime, survey. 2007
(5) Williams,  S.S.,  et  al., Adolescents  carrying  handguns  and  taking  them  to  school:  psychosocial correlates among public school pupils in illinois.Journal of Adolescence, 2002
(6) Phillips, A. and V. Chamberlain, MORI Five-year report: an analysis of youth survey data. 2006, Youth Justice Board.
(7) Roe, S. and J. Ashe, Young people and crime: findings from the 2006 Offending, Crime ad Justice Survey. 2008, Home Office.
Can we explain increases in young people's psychological distress over time ? Helen Sweeting, Patrick West, Robert Young, Geoff Der. 2010 Nov
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2981856/
(8) Marfleet,  N., Why  carry  a  weapon  ?  A  study  of  knife  crime  amongst  15-17  year  old  males  in London. 2008, Howard League for Penal Reform: London.
(9) Boulton,  M.J.,  M.  Trueman,  and  L.  Murray, Associations  between  peer  victimization,  fear  of future victimization and disrupted concentration on class work among junior school pupils.Br J Educ Psychol, 2008
(10) Neill, S.R.S.J., Knives and other weapons in London schools.The International Journal on School Disaffectation, 2005
APA Zero Tolerance Task Force Report
https://www.apa.org/pubs/info/reports/zero-tolerance
(12) Charles,  K.E.  and  V.  Egan, Mating  effort  correlates  with  self-reported  delinquency  in  a  normal adolescent sample. Personality and Individual Differences, 2005
(13) Allen, J.P., et al., The two faces of adolescents' success with peers: adolescent popularity, social adaptation, and deviant behaviour.Child Dev, 2005
(*) Reducing Underage Drinking. A Collective Responsibility. Editors: Richard J Bonnie and Mary Ellen O'Connell . National Research Council (US) and Institute of Medicine (US) Committee on Developing a Strategy to Reduce and Prevent Underage Drinking. Washington (DC): National Academies Press (US); 2004
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK37614/
(14) Farrington, D.P., Delinquency and crime: Current theories. Cambridge University Press.1996
(15) .McVie, S. and P. Bradshaw, Adolescent Smoking, Drinking and Drug Use. 2005, Centre for Law and Society, The University of Edinburgh : Edinburgh.
(16) Steinberg,  L., A  Social  Neuroscience  Perspective  on  Adolescent  Risk-Taking.Dev  Rev, 2008
(17) Leon-Carrion, J. and F.J. Ramos, Blows to the head during development can predispose to violent criminal  behaviour:  rehabilitation  of  consequences  of  head  injury  is  a  measure  for  crime prevention.Brain Inj, 2003.
(18) Viding, E, On the nature and nurture of antisocial behaviourand violence. Ann N Y Acad Sci, 2004
(19)  Jolliffe, D. and D.P. Farrington, Empathy and offending: a systematic review and meta-analysis.Agression and Violent Behaviour, 2003
(20) Cauffman, E. and L. Steinberg, (Im)maturity of judgment in adolescence: why adolescents may be less culpable than adults.Behav Sci Law, 2000.
(21) Nelson, C.A., Brain development during puberty and adolescence: comments on part II.Ann N Y Acad Sci, 2004
(22) Sutherland, A., et al., Role of risk and protective factors. Youth Justice Board: London. 2005