22/10/2025

Cette progression statistiques des crimes à l’arme blanche s'inscrit dans une tendance à la hausse sur la dernière décennie, avec une augmentation globale de 75 à 81 % depuis 2014, soulignant l'urgence et l’échec des politiques mises en place.

La répartition géographique révèle une concentration marquée dans les zones métropolitaines.

La Metropolitan Police de Londres a recensé à elle seule 31 % de toutes les infractions liées aux couteaux au niveau national, suivie par la police des West Midlands avec 8 % et celle du Grand Manchester avec 6 %.

Les West Midlands affichaient le taux le plus élevé avec 178 infractions pour 100 000 habitants en 2022-23, contre 169 pour la Metropolitan Police.

Les données du National Health Service révèlent que 3 775 patients ont été admis à l'hôpital suite à une attaque au couteau ou par le biais d’un objet tranchant en 2022-23.

Chiffre qui est passé à 3 900 en 2023-24, soit une augmentation de 3,3 %.

Les enfants et adolescents de 0 à 17 ans représentaient 467 admissions en 2022-23 et 509 en 2023-24, marquant une augmentation préoccupante de 9 % en un an.

Cette proportion d'enfants hospitalisés atteint son niveau le plus élevé de la décennie.

L'année se terminant en mars 2023 a enregistré 244 homicides impliquant une arme blanche ou un objet tranchant, représentant 41 % des 590 homicides totaux en Angleterre.

Ce chiffre est passé à 262 en 2023-24. Sur la dernière décennie, 2 574 des 6 639 homicides enregistrés, soit 38 %, étaient liés à des instruments tranchants.

En moyenne, quatre personnes décèdent chaque semaine des suites de blessures par couteau en Angleterre.

Les jeunes sont particulièrement vulnérables, avec 42 jeunes âgés de 16 à 19 ans tués en 2022-23.

Les études cliniques menées dans les centres de traumatologie révèlent que 93 à 96 % des victimes admises pour blessures par couteau sont des hommes, avec un âge moyen de 26 ans et une concentration particulière chez les 16-17 ans.

Une étude portant sur 532 patients admis dans un centre de traumatologie britannique entre 2015 et 2018 a montré que

• 65 % ont nécessité une intervention chirurgicale

•  25 % des soins intensifs

• Et 17,9 % une transfusion sanguine

Les enfants constituent la population la plus vulnérable.

Une autre étude menée entre 2016 et 2022 a identifié 139 patients de 17 ans ou moins victimes de traumatismes causés par cette arme, dont 96 % étaient des garçons avec un âge moyen de 16 ans.

Ces jeunes victimes nécessitaient des interventions médicales comparables à celles des adultes, avec :

• 32 % nécessitant une chirurgie

• Et 15% une transfusion sanguine

La recherche établit un lien fort entre précarité socio-économique et victimisation par l’utilisation d’un couteau.

L'étude sur 139 enfants anglais victimes a révélé que ces patients provenaient de zones significativement plus défavorisées que la moyenne Anglaise selon plusieurs indicateurs : 

• Le revenu

• L'emploi

• L'éducation

• Et la santé

Les zones géographiques affichant les taux les plus élevés d'infractions au couteau sont caractérisées par des niveaux élevés :

• De pauvreté

• De chômage

• Et de privation sociale

La récidive victimaire constitue un phénomène préoccupant.

Parmi les 532 patients adultes admis pour blessures par couteau, 98 (18,5 %) avaient déjà eu des consultations antérieures pour blessures liées à la violence.

L'intoxication constitue un facteur de risque contextuel important : 

• 19,2 % des patients étaient intoxiqués à l'alcool

• Et 17,6 % avaient consommé des drogues illicites au moment de l'agression

Les femmes présentent un profil autre, avec 64,9 % blessées dans un contexte domestique, comparativement aux hommes majoritairement agressés dans l'espace public.

Les blessures par couteau génèrent un spectre large de traumatismes pénétrants affectant diverses parties du corps.

L'analyse de 141 crimes montre que :

• 53 % impliquaient les membres

• 28 % le thorax

• 23 % l'abdomen

• 16 % la tête et le cou

Le nombre de blessures par coup de couteau était de 1 à 2.

Les traumatismes thoraciques retenus représentent une catégorie particulièrement délicate, avec 63 % des blessures antérieures nécessitant une exploration opératoire.

Les victimes de blessures d’attaques au couteau en Angleterre constituent une charge substantielle pour les services de traumatologie.

Le traitement d'une blessure unique peut coûter plus de 10 000 livres sterling au NHS, sans compter les soins de suivi et le soutien psychologique.

Le coût moyen estimé par patient impliqué dans ce type de criminalité atteint 7 196 livres sterling.

À l'échelle nationale, la violence coûte environ 2,9 milliards de livres sterling annuellement.

Le taux de mortalité hospitalière globale pour les traumatismes pénétrants par arme blanche est de 7,2 %, avec un délai moyen jusqu'au décès d'un jour.

Ce taux varie considérablement selon la localisation et la gravité des blessures. 

Les blessures cardiaques portent une mortalité pouvant atteindre 70 %, et de nombreux patients décèdent avant d'atteindre l'hôpital.

Les chirurgiens parlent désormais des « 10 minutes de platine » pour administrer un traitement susceptible d'améliorer les chances de survie.

L'impact psychologique des agressions au couteau s'avère profond et durable.

Le trouble de stress post-traumatique représente la complication psychiatrique la plus fréquente, touchant 11 % des victimes d'agression, 19 % des personnes ayant été menacées et 36 % des témoins d'agressions.

Ces taux sont nettement supérieurs à ceux observés dans la population générale. Le TSPT se manifeste par :

• Des reviviscences intrusives

• Une hypervigilance

• Un évitement des situations rappelant l'agression

• Et des altérations de l'humeur

Les blessures par couteau laissent souvent des séquelles physiques permanentes.

Les dommages pulmonaires constituent une complication majeure des traumatismes thoraciques. 

Les traumatismes nerveux génèrent des douleurs neuropathiques chroniques particulièrement invalidantes, décrites comme constantes, brûlantes ou glaciales.

Les cicatrices permanentes affectent l'image corporelle et l'estime de soi des survivants.

Le fardeau économique des attaques au couteau en Angleterre est considérable.

Avec 3 900 admissions hospitalières en 2023-24, les coûts directs de prise en charge s'élèvent à des dizaines de millions de livres sterling annuellement.

Au-delà des dépenses de santé, le coût sociétal total de la violence atteint 29,9 milliards de livres sterling annuellement.

Une analyse récente suggère que les coûts tangibles de la criminalité représentaient plus de 6 % du PIB en 2022-23, soit environ 169 milliards de livres sterling.

L'incarcération des délinquants condamnés représente un coût substantiel, avec environ 40 000 livres sterling par prisonnier annuellement.

Dans l'année 2023, 5 405 infractions ont résulté en une peine de prison immédiate, représentant 29 % du total des infractions liées aux couteaux.

La durée moyenne de la peine d'emprisonnement immédiat pour toutes les infractions liées aux armes blanches était de 7,4 mois en 2023-24.

Les répercussions de ces crimes s'étendent bien au-delà des victimes directes pour affecter profondément des familles entières. 

Elles doivent parfois retirer leurs enfants de l'école pour se concentrer sur leur santé mentale suite à cette agression.

Le processus judiciaire très long ajoute au fardeau, pouvant prendre 22 mois avant que l'affaire n'arrive au tribunal.

Face à l'ampleur du phénomène, les autorités britanniques ont adopté une approche de santé publique de la criminalité liée aux couteaux, reconnaissant qu'il s'agit d'un problème social nécessitant des interventions multisectorielles.

En 2021, le gouvernement a alloué jusqu'à 23 millions de livres sterling pour de nouveaux programmes d'intervention précoce.

Au vu des statistiques, force est de constater, qu’il ne s’agit pas d’allouer un budget, pour résoudre une problématique sociétale endémique.  

Les données épidémiologiques révèlent l'ampleur considérable du nombre d'attaques au couteau en Angleterre, avec 50 489 infractions en 2023, en augmentation constante depuis une décennie. 

Cette criminalité, liée aux armes blanches, constitue un problème majeur de santé publique aux conséquences multidimensionnelles.

Les 3 900 admissions hospitalières en 2023-24, dont 509 enfants, soulignent le fardeau imposé au système de santé.

Au-delà des blessures physiques nécessitant chirurgie et soins intensifs dans 65 % des cas, les conséquences à long terme sont dévastatrices.

Les séquelles organiques permanentes, les douleurs chroniques et les cicatrices compromettent durablement la qualité de vie.

Les troubles psychologiques post-traumatiques touchent 11 à 36 % des victimes et témoins, avec des impacts pouvant persister pendant des décennies.

La forte association entre précarité socio-économique et victimisation indique que les interventions doivent adresser les déterminants sociaux. 

L'approche de santé publique adoptée par les autorités britanniques, intégrant une prévention à tous les niveaux et le soutien renforcé aux victimes, n’est pas la perspective la plus prometteuse pour réduire durablement ce fléau.

Sources :

- https://link.springer.com/article/10.1007/s00383-022-05298-6
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9705482/
- https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32300742/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10728962/
- https://bmjopen.bmj.com/content/13/12/e078020
- https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2589537020300407
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5137642/
- https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/13/12/e078020.full.pdf
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6156976/
- https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/00207640221140287
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11786925/
- https://journals.sagepub.com/doi/10.1111/1529-1006.01421