03/09/2025

Les méthodes d'intervention de la police japonaise contre les attaques au couteau sont les meilleurs au monde

Les méthodes d'intervention de la police japonaise contre les attaques au couteau

Dans un contexte mondial où les interventions policières contre des individus armés de couteaux se soldent souvent par des drames, comme les incidents tragique d’homme abattu par la police après une attaque au couteau, le Japon offre une alternative radicalement opposé.

Contrairement à de nombreux pays où l’usage de la force létale est fréquent, les forces de l’ordre japonaises privilégient systématiquement la capture vivante de l’agresseur, même en situation critique pour le remettre à la justice.

  • Cette approche repose sur une philosophie de préservation de la vie humaine, soutenue par des équipements spécialisés et une formation rigoureuse.

L’objectif n’est pas d’éliminer la menace, mais de la neutraliser tout en évitant de causer des blessés irréversibles.

Les méthodes d'intervention de la police japonaise contre les attaques au couteau illustrent ainsi un modèle unique, fondé sur la non-létalité, la coordination et l’innovation technologique.

À l’opposé, il existe la méthode anglo-saxonne, appliquée en France : selon les données de la base Fatal Force du Washington Post, au moins 1119 personnes armées de couteaux ou d'autres instruments tranchants ont été tuées par la police américaine entre 2015 et 2019.

Ce chiffre représente environ 17 % de toutes les personnes tuées par la police durant cette période. 

Contexte et philosophie des interventions non-létales

Valeurs culturelles et engagement institutionnel

Le Japon incarne un modèle singulier en matière de maintien de l’ordre.

En 2021, l’ensemble des forces de police nationales n’a tiré qu’un seul coup de feu, contre 6 en 2015.

Ce déclin constant témoigne d’un engagement profond en faveur des méthodes non létales.

Cette approche s’enracine dans des valeurs culturelles fortes : 

  • Respect de la vie
  • Recherche d’harmonie sociale
  • Et rejet culturel de la violence excessive.

Contrairement à d’autres nations où un homme abattu par la police après une attaque au couteau peut être perçu comme une « normalité », le Japon considère cette issue comme un échec opérationnel.

Statistiques : une efficacité remarquable

Chaque année, près de 900 incidents impliquant des couteaux sont signalés. Plus de 99,7 % d’entre eux sont résolus sans recours aux armes à feu.

Ce taux exceptionnel n’est pas dû à une baisse de la criminalité, mais à une amélioration continue des techniques d’intervention.

Ces résultats ont attiré une reconnaissance internationale croissante, notamment dans les pays cherchant à réduire les cas de blessés ou de décès lors d’interventions policières.

Le Taiho-jutsu : fondement martial de l’arrestation

La formation des policiers japonais repose sur le Taiho-jutsu, un art martial développé en 1947 spécifiquement pour les forces de l’ordre.

Ce système intègre des principes du judo, de l’aikido, du karate et du kendo, adaptés pour permettre le désarmement et la maîtrise d’un suspect sans recourir à la force mortelle.

Les agents apprennent à anticiper les mouvements, à désarmer à mains nues et à gérer la pression psychologique d’une confrontation armée.

Le Sasumata : tradition et modernisation

Origines historiques : un outil d’Edo

Le Sasumata remonte à la période d’Edo (1603–1868), où il faisait partie des « trois outils d’arrestation » utilisés par les samouraïs chargés de la police.

Composé d’un long manche et d’une fourche métallique, il permettait d’immobiliser un suspect à distance, sans le blesser gravement.

Son principe : maintenir une distance de sécurité tout en contrôlant l’adversaire.

Modernisation technique

La version contemporaine du Sasumata a été profondément modernisée.

Les modèles actuels, souvent en aluminium, pèsent moins de 1 kg et mesurent environ 2 mètres.

Les pointes acérées ont été retirées pour des systèmes de capture plus sûrs, évitant les blessures profondes.

L’objectif est de bloquer :

  • Le corps
  • Un bras
  • Une jambe
  • Ou le cou

Permettant aux autres agents de s’approcher pour l’arrestation.

Efficacité opérationnelle

L’utilisation du Sasumata exige une coordination précise entre agents. En situation réelle, il est souvent combiné avec des boucliers ou d’autres outils de contention.

Son efficacité repose sur sa capacité à neutraliser sans causer de blessé irréversible, en phase avec la philosophie non létale japonaise.

Il est également utilisé en Thaïlande et est même enseigné dans certains établissements scolaires, illustrant son intégration dans la culture de prévention.

Les boucliers transparents en Polycarbonate

Transition du métal au polycarbonate

Jusqu’aux années 1990, les policiers japonais utilisaient des boucliers en duralumin, lourds et opaques.

L’incident de l’Asama Sanso en 1972, où plusieurs boucliers ont été percés par des balles, a révélé leurs limites.

La transition vers le polycarbonate, matériau transparent et résistant, a permis de résoudre ces défauts.

Spécifications techniques et avantages

Le principal avantage de ces boucliers est leur transparence.

Elle permet aux agents de garder une visibilité totale sur l’agresseur, facilitant l’anticipation des mouvements et la coordination des manœuvres d’encerclement.

Les poignées ergonomiques et les sangles en nylon renforcé assurent un maintien sûr, même en cas d’affrontement prolongé.

Le rôle dans les interventions

Ces boucliers sont essentiels pour protéger les agents tout en maintenant un contrôle visuel.

Ils forment un mur mobile qui limite les déplacements de l’agresseur, créant des angles d’approche sécurisés pour les équipements de neutralisation.

Leur adoption progressive, d’abord par les unités d’élite, puis à l’échelle nationale, reflète une stratégie de modernisation constante.

Les innovations Sanokiko : révolution technologique

Genèse d’un fabricant d’équipements spécialisés

La société Sanokiko, initialement spécialisée dans les pièces automobiles, c’est orienté vers la sécurité policière en 2011, à la demande de la police préfectorale de Tochigi.

Son expertise en métallurgie par presse a permis de concevoir des outils de contention innovants, aujourd’hui récompensés par quatre distinctions de l’Agence nationale de police.

Le Cerberus SC17 : contention instantanée

Le Cerberus SC17 est un système de hampe surmontée d’une bande en acier qui se referme comme un « bracelet claques » géant.

Au contact, il immobilise l’agresseur en une fraction de seconde.

Une fois activé, l’agent peut se retirer immédiatement, laissant les collègues procéder à l’arrestation.

Cette fonction de séparation est cruciale pour éviter les blessés.

Le Fudou SF7 et le Benkei SB224

Le Fudou SF7 utilise une bande compacte restant attachée à la hampe, permettant un contrôle continu de la personne neutralisée.

Quant au Benkei SB224, il s’agit d’une évolution moderne du Sasumata, capable non seulement d’immobiliser, mais aussi de désarmer par rotation du poignet.

Ces outils illustrent une innovation centrée sur la sécurité et l’efficacité.

Protocoles d'intervention et coordination tactique

Stratégie multi-agents

Les interventions japonaises mobilisent généralement plusieurs policiers.

  • Un agent protège avec un bouclier transparent
  • Un autre neutralise avec un Sasumata ou un Cerberus
  • Tandis qu’un troisième procède à l’arrestation.

Cette division des rôles minimise les risques pour chaque intervenant.

Encerclement tactique

Les agents se positionnent en demi-cercle, utilisant leurs boucliers pour limiter les angles d’attaque.

 
Cette formation, inspirée des arts martiaux, empêche l’agresseur de fuir ou de frapper de manière imprévisible.

La visibilité offerte par les boucliers transparents est essentielle pour ajuster la manœuvre en temps réel.

Formation continue

La formation inclut des exercices répétés avec les équipements Sanokiko, le Sasumata et les techniques de Taiho-jutsu.

L’accent est mis sur la coordination, la rapidité et la gestion du stress.

Même le personnel scolaire participe à des simulations, renforçant une culture de prévention non létale.

Conclusion : impact et efficacité des méthodes non-létales

Les méthodes d'intervention de la police japonaise contre les attaques au couteau représentent un modèle d’efficacité, d’humanité et sont les meilleurs au monde. 

Grâce à une combinaison de philosophie non létale, d’équipements innovants comme les boucliers en polycarbonate et les outils Sanokiko, et de techniques de maîtrise inspirées du Taiho-jutsu, le Japon parvient à résoudre plus de 99,7 % des situations sans tirer un seul coup de feu.

Cette performance contraste fortement avec les cas fréquents d’homme abattu par la police après une attaque au couteau dans d’autres pays du monde.

Le faible nombre de blessés graves témoigne de la pertinence de cette approche. La reconnaissance internationale croissante, mais encore insuffisante, souligne son potentiel comme référence en matière de maintien de l’ordre respectueux de la vie.

Bien que liée à un contexte culturel spécifique, cette méthode inspire désormais des forces de police du monde entier, prouvant qu’il est possible de protéger la société sans sacrifier la dignité humaine.


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