19/12/2024

Est ce que le trouble de la personnalité agressif existe vraiment ?

Est ce que le trouble de la personnalité agressif existe vraiment ?

Le trouble de la personnalité agressif a pour origine le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) (1) américain qui définit pas moins de 157 troubles mentaux distincts.

Les approches thérapeutiques pharmacologiques et/ou non-pharmacologiques de la prise en charge du trouble de la personnalité agressif ne sont souvent déterminées que par sa classification dans le DSM.

Les effets secondaires très nombreux des médicaments psychiatriques ont suscité l'intérêt de la communauté scientifique dans l’utilisation des approches de thérapie cognitivo-comportementale (2), plutôt que la médicalisation chimique à tout prix.

De surcroît, il subsiste un manque général de clarté sur les liens respectifs entre les relations neuronales de l'impulsivité et de l'agressivité.

Ceci est surprenant, étant donné que des études antérieures suggéraient que le comportement impulsif et l'agression réactive pourraient partager des bases communes (8).

Histoire des troubles de la personnalité

L’histoire des troubles de la personnalité remonte à environ 400 avant J.-C., lorsque Hippocrate a décrit quatre types de personnalité : colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique.

Les théories sur les troubles de la personnalité remontent également à la philosophie chinoise et grecque antique :

  • Théophraste (entre 371 et 287 avant J.-C.) (*) a décrit 30 types de caractères. Par exemple, « l’homme méfiant » a des liens évidents avec le trouble de la personnalité paranoïaque d’aujourd’hui.

Le terme « folie moral » a toujours été lié aux troubles de la personnalité. En 1835, J.C. Pritchard (3) a suggéré que cette expression signifiait « une perversion morbide des sentiments naturels, des affections, des inclinations, du tempérament, des habitudes, des dispositions morales et des impulsions naturelles sans aucun trouble notable ou défaut de l’intellect ».

Absence d’étude en neuro-imagerie sur le trouble de la personnalité agressif

La cinquième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), publiée en 2013, comprend un modèle des troubles de la personnalité (AMPD) axé sur un modèle de traits « inadaptés » utilisé pour diagnostiquer plusieurs troubles de la personnalité.

Le trouble de la personnalité limite et le trouble de la personnalité antisociale sont deux conditions classées par l'AMPD qui présentent des taux élevés de comportements violents et agressifs.

Plusieurs des traits décrits dans l'AMPD, notamment l'hostilité, l'impulsivité, la prise de risque et l'insensibilité, ont déjà été liés à l'agressivité dans le trouble de la personnalité limite et de la personnalité antisociale.

Cependant, il n'y a jamais eu de synthèse des études de neuro-imagerie qui ont examiné les liens entre ces traits et l'agressivité dans le trouble de la personnalité limite et de la personnalité antisociale.

Pour combler cette lacune, une méta-analyse (4) a été effectuée pour localiser les articles de neuro-imagerie publiés depuis la publication de l'AMPD reliant la colère, l’hostilité, l'impulsivité, la prise de risque et l'insensibilité à l'agressivité dans :

  • le trouble de la personnalité limite.
  • le trouble de la personnalité antisociale.
  • le trouble de la personnalité agressif.

Résultats

Les principaux résultats de cette méta-analyse comprenaient les faits suivants :

  • La colère/l’hostilité, associée à des altérations de l'interaction entre les régions préfrontales et sous-corticales, peuvent être un facteur commun expliquant les réactions agressives en réponse à une menace ou à une provocation interpersonnelle.
  • Des altérations des régions fronto-temporales-limbiques et des systèmes de signalisation sérotoninergique (« effet indésirable potentiellement mortel lié à la perturbation de l'équilibre chimique du système nerveux central due à un excès de sérotonine au niveau cérébral ») (5) et endocannabinoïde (6) peuvent lier l'impulsivité à l'agressivité dans le trouble de la personnalité limite et le trouble de la personnalité antisociale.
  • Une connectivité cortico-striatale (7) plus faible pourrait être liée à une plus grande prise de risque et à une plus grande propension à la violence.

Une pénurie de recherches et de preuves ?

Les preuves issues d'articles de neuro-imagerie n'ont pas été suffisantes pour décrire une relation entre l'insensibilité et l'agressivité. Ce qui remet en cause l’existence même du concept de trouble de la personnalité agressif.

Dans l'ensemble, les résultats de cette méta-analyse révèlent une relative pénurie d'études de neuro-imagerie examinant les traits AMPD pertinents pour l'agressivité dans le trouble de la personnalité limite et le trouble de la personnalité antisociale.

Malgré ce manque de recherche, plusieurs thèmes clé ont malgré tout émergé.

Tout d'abord, il existe une variété de mesures d'agression, mais des études combinant des méthodes de neuro-imagerie avec une évaluation des moments écologiques seraient nécessaires pour mieux comprendre dans quelles situations des individus particuliers agissent de manière agressive dans la vie réelle.


Comment gérer sa distance pour le combat en self défense ?

Comment gérer sa distance pour le combat en self défense ? La distance minimale à maintenir face à un agresseur potentiel ne correspond pas à la taille d'un bras allongé...

Que faire pour se calmer après avoir été insulté ?

Que faire pour se calmer après avoir été insulté ? Après avoir été insulté, écrire ses sentiments sur un simple bout de papier puis s'en débarrasser peut réduire la colère...