27/05/2025
L'Afrique du Sud détient le triste record mondial des agressions au couteau avec un taux de mortalité de 16,95 décès pour 100 000 habitants, soit 9 783 victimes en 2021, établissant
clairement sa position de leader incontesté dans cette catégorie de violence.
Cette réalité contraste fortement avec les perceptions courantes qui placent souvent d'autres régions, comme le Royaume-Unis, en tête de ces statistiques.
L'analyse des données internationales révèle des disparités importantes entre les pays concernant la violence à
l'arme blanche, avec :
L'Afrique australe monopolise les premières positions du classement mondial des agressions au couteau.
Le Lesotho (1) occupe la deuxième place avec 16,38 décès pour 100 000 habitants, suivi de l'Eswatini (2) avec 9,31 pour 100 000 individus.
Ces chiffres révèlent une concentration géographique marquée du phénomène dans cette région spécifique du continent africain, où les conditions socio-économiques et sécuritaires particulières
contribuent à ces taux élevés de violence par arme blanche.
D'autres pays présentent également des taux préoccupants, notamment le Belize en Amérique centrale avec 7,35 décès pour 100 000 habitants, Haïti avec 7,14, et le Honduras avec 6,66.
Ces données témoignent d'une problématique qui dépasse les frontières continentales, touchant particulièrement les régions en développement où les institutions de sécurité sont fragiles et où les
inégalités sociales sont prononcées.
Contrairement aux idées reçues, les États-Unis ne figurent qu'au dixième rang
mondial avec seulement 0,53 décès pour 100 000 habitants, soit 1774 victimes en 2021.
Cette position relativement modeste s'explique principalement par la prédominance des armes à feu dans la criminalité violente américaine, reléguant les armes blanches au rang d'armes
secondaires.
Selon l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, les couteaux et objets tranchants ont été utilisés dans 97 183 homicides en 2017, représentant 22 % du total mondial des
homicides.
Cette proportion varie considérablement selon les régions géographiques, révélant des pratiques culturels distinctes qui influencent les méthodes de violence utilisées.
Les données révèlent que seize pays dans le monde utilisent des couteaux et des instruments tranchants dans plus de la moitié de leurs homicides nationaux.
En Amérique du Nord, les décès par arme à feu représentent environ 76 % de tous les homicides, tandis que les homicides au couteau ne comptent que pour moins de 20 %.
Cette situation contraste fortement avec l'Europe, où les armes à feu ne représentent qu'à
peine 20 % des homicides, mais où les couteaux sont utilisés dans près de 40% des cas.
La violence liée aux couteaux connaît une augmentation mondiale depuis 2014, principalement due à l’augmentation de la pauvreté.
En France, 10 397 agressions à l'arme blanche (classification qui englobe le couteau) ont été recensées en 2024 , soit 28 faits par jour, illustrant cette tendance préoccupante dans les pays
« développés ».
L'un des facteurs essentiels expliquant les variations internationales réside dans la disponibilité relative des différents types d'armes.
Les pays avec des taux élevés de décès par coups de couteau ont généralement des lois de contrôle des armes à feu plus strictes, ce qui pousse les agresseurs potentiels à recourir aux couteaux
plutôt qu'aux armes à feu.
Cela explique en partie pourquoi certains pays « développés » présentent des taux relativement élevés de violence à l'arme blanche.
Les données révèlent que les pays les plus touchés par la violence à l'arme blanche sont souvent confrontés à la misère économique.
L'Afrique du Sud, qui domine les statistiques mondiales, fait face à des inégalités profondes et à des taux de criminalité généralement élevés.
Cette corrélation entre développement socio-économique et violence à l'arme blanche suggère l'importance des facteurs structurels dans ces phénomènes.
L'analyse des études disponibles révèle des différences régionales significatives.
Au Rwanda, 41 % des homicides sont commis avec des instruments tranchants, tandis qu'au Danemark, 75,6 % des homicides conjugaux masculins impliquent des armes tranchantes.
Ces variations démontrent l'influence des contextes culturels et des dynamiques sociales spécifiques à chaque région sur les méthodes de violence privilégiées.
Les recherches révèlent des défis majeurs dans la comparabilité internationale des données d'homicide.
Les statistiques varient considérablement entre pays, avec des méthodes de classification différentes pour les instruments utilisés.
Cette limitation est particulièrement problématique pour les armes blanches, où la distinction entre couteaux, machettes, et autres objets tranchants n'est jamais clairement établie dans les
classifications internationales.
L'analyse des études disponibles révèle un biais géographique significatif : la majorité des recherches proviennent des États-Unis, de l'Australie et du Royaume-Unis, tandis que seulement
quelques publications concernent des pays à revenus faibles et moyens.
Cette disproportion limite la compréhension globale des chiffres d'homicide par armes blanches et influence la perception de la répartition mondiale de ce phénomène.
L'analyse comparative internationale démontre que les stratégies de prévention de la violence à l'arme blanche doivent être adaptées aux contextes spécifiques de chaque pays.
Aux États-Unis, où cette violence ressemble davantage à de la violence domestique, les approches développées pour combattre les homicides par arme à feu ne sont pas nécessairement transposables.
L'absence de données comparatives complètes sur les homicides par armes blanches souligne l'urgent besoin d'améliorer les systèmes de surveillance internationaux.
Les efforts pour standardiser la collecte de données pourraient considérablement améliorer la compréhension des modes de violence et permettre le développement de stratégies de prévention plus
efficaces et ciblées.
L'Afrique du Sud s'impose comme la véritable « capitale mondiale des agressions au couteau » avec des taux largement supérieurs à tous les autres pays.
Cependant, l'analyse des données internationales révèle une réalité complexe où les facteurs socio-économiques, réglementaires et culturels influencent considérablement la prévalence de ces
violences.
Évolution des coups de couteau depuis les années 1980 Statistiques et tendances des agressions au couteau depuis 1980. Profils des victimes, localisations des blessures et implications médicales...
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Sources :
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesotho
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Eswatini
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4678578/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8506468/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC3854977/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11065373/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11065373/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6660557/
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4431514/
- https://www.semanticscholar.org/paper/Incidence-of-Child-Homicide-in-the-Transkei-of-Meel/30bef7b6a96a2ec1264e02034549f9d3b462e784
- https://www.semanticscholar.org/paper/Forecasting-Knife-Homicide-Risk-from-Prior-Knife-in-Massey-Sherman/ce0b8478e8fc81e5147c00bb47f13b15cf68a57f