22/09/2025

Pourquoi le couteau est-il l’arme de choix dans les homicides au Sri Lanka ?

Pourquoi le couteau est-il l’arme de choix dans les homicides au Sri Lanka ?

Le choix de l’arme lors d’un homicide au Sri Lanka s’inscrit dans une dynamique culturelle, où couteaux et armes blanches occupent une place prépondérante.

Cette variabilité s’explique notamment par la nature des blessures et la cause du décès, étroitement liées au sexe des victimes : 

  • Les hommes sont majoritairement tués par des armes à haute létalité, tandis que les femmes subissent des armes à faible létalité.

Comprendre pourquoi le couteau s’impose comme arme de choix dans les homicides au Sri Lanka nécessite d’analyser les interactions entre :

  • Pratiques criminelles
  • Profil des victimes
  • Et accessibilité des armes, dans un contexte de violence, de meurtre et d’agression

Statistiques des armes utilisées dans les homicides sri-lankais

Distribution des armes employées dans les homicides

L’étude médico-légale menée dans la province du Nord du Sri Lanka entre 2014 et 2022 révèle que 32 % des homicides sont commis à l’aide d’armes blanches, dont le couteau est le représentant principal.

Les armes contondantes restent majoritaires (51 %), suivies par le feu (10 %), les armes à feu et l’empoisonnement (respectivement 4 % et 3 %).

Cette hiérarchie reflète l’accessibilité et la fréquence d’utilisation des couteaux, notamment dans les contextes domestiques ou de violence spontanée.

Répartition des armes impliquées :

  • Armes contondantes : 51 %
  • Armes blanches (couteaux inclus) : 32 %
  • Feu : 10 %
  • Armes à feu : 4 %
  • Empoisonnement : 3 %
Répartition des types d'armes impliquées dans les homicides au Sri Lanka (2014-2022)
Répartition des types d'armes impliquées dans les homicides au Sri Lanka (2014-2022)

Profils des victimes et nature des blessures

L’analyse des autopsies montre une prédominance masculine chez les victimes (63 %), avec un ratio hommes/femmes de 7 pour 4.

Les femmes décèdent principalement de blessures à faible létalité (brûlures, étranglements, suffocations), tandis que les hommes succombent majoritairement à des traumatismes dus à des armes à haute létalité (coupures, lacérations, blessures par couteau ou arme à feu).

Cette différence illustre le lien entre :

  • Sexe
  • Type de blessure
  • Et arme utilisée

Lieux et circonstances de l’agression

La majorité des homicides surviennent entre midi et minuit (68 % des cas) et dans des environnements domestiques ou familiers (Comme dans la quasi totalité du monde entier).

Le couteau, outil courant, devient alors une arme improvisée, accessible lors des situations conflictuelles ou violentes.

Méthodologie d'analyse des violences mortelles au Sri Lanka

Rétrospective médico-légale

L’étude repose sur l’analyse de 105 cas d’homicides, recensés par l’Office du Médecin Légiste de Jaffna entre 2014 et 2022.

Les données sont issues de rapports d’autopsie et ont été traitées à l’aide de statistiques descriptives et de tests de corrélation pour mettre en évidence les liens entre :

  • Le type d’arme
  • La nature des blessures
  • Et le sexe des victimes
Répartition des types de blessures selon le sexe des victimes d'homicides au Sri Lanka
Répartition des types de blessures selon le sexe des victimes d'homicides au Sri Lanka

Validation statistique

La fiabilité des résultats repose sur l’application des types de test choisi, confirmant notamment que les blessures à haute létalité touchent principalement les hommes, alors que les femmes subissent davantage d’agressions par étouffement ou brûlures.

Prise en compte du contexte social et géographique

La majorité des victimes étaient des jeunes adultes sri-lankais tamouls, résidant en zones rurales.

Ce contexte influe sur le choix des armes : 

  • Comme dans les pays occidentaux ou industrialisés le couteau, répandu dans les cuisines et la vie quotidienne, devient l’outil privilégié lors de disputes ou agressions.

Pourquoi les couteaux dominent-ils les meurtres sri-lankais ?

Accessibilité et symbolique du couteau

Le couteau est omniprésent dans les foyers sri-lankais, ce qui favorise son usage lors d’un passage à l’acte violent.

Contrairement aux armes à feu, strictement règlementées et moins disponibles depuis la fin du conflit ethnique, l’arme blanche reste accessible à tous, symbolisant à la fois danger immédiat et facilité d’utilisation.

Différenciation des modes opératoires selon le sexe

Les homicides impliquant des couteaux ou les armes à haute létalité visent principalement les hommes, souvent en contexte de rixe ou de vengeance.

Les femmes sont davantage exposées à des moyens de mise à mort moins directs : 

  • Strangulation
  • Suffocation
  • Brûlures, reflétant aussi la dynamique de la violence domestique et intime

La vulnérabilité sociale et physique des femmes détermine souvent le choix d’armes causant des incapacités plus que des dommages physiques irrémédiables.

Influence des facteurs socio-économiques et culturels

  • Le niveau d’éducation
  • La pauvreté
  • Les antécédents d’alcoolisme ou de violence familiale sont des facteurs aggravants parmi les auteurs de meurtres par couteau

Les conflits conjugaux ou disputes liées au statut social rendent l’usage de l’arme blanche plus probable, car cette dernière est à la fois un outil du quotidien et un instrument de meurtre en cas de rage ou de désespoir.

Limites de l'étude sur les agressions mortelles

Incomplétude des données contextuelles

La nature rétrospective de l’étude limite la précision des informations relatives au statut social, à la profession ou aux antécédents de drogue des victimes.

Cette lacune restreint l’interprétation des motivations réelles derrière l’usage du couteau.

Diversité géographique et normes locales

Le contexte étudié est spécifique à la province du Nord et pourrait ne pas s’appliquer uniformément à d’autres régions du pays, où la disponibilité d’armes et les dynamiques sociales diffèrent.

Taille de l’échantillon

La faible taille de l’échantillon (105 cas) limite l’extrapolation des résultats à l’ensemble du Sri Lanka, bien qu’il s’agisse d’une tendance lourde validée par plusieurs études antérieures.

Conclusion

La prédominance du couteau comme arme de choix dans les homicides au Sri Lanka s’explique par son accessibilité, son potentiel létal, et son intégration dans le quotidien.

Les données médico-légales montrent que la nature des blessures et la cause du décès dépendent étroitement du sexe de la victime :

  • Les armes à haute létalité, dont le couteau, sont principalement utilisées contre les hommes dans des contextes de violence ou d’agression, tandis que les femmes sont victimes de modes opératoires moins directs, souvent liés à la vulnérabilité et la violence intime.

Cette compréhension doit aider à mieux cerner les enjeux de prévention et d’éducation en matière de self-défense.


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