Il n'y a pas de « parade contre attaque couteau » en soi qui puisse exister réellement. La « parade glissé contre une attaque au couteau » aussi bien que la « parade contre une attaque au
couteau en piqué » ne sont des accroches commerciales qui ne correspondent à strictement rien de ce qui pourrait se passer dans le réel. Étymologiquement, ce mot (1) ne correspond au
préalable à aucun moment a un terme technique utilisé dans les écoles de combat au couteau.
« Les parades contre les attaques au couteau n’existent pas ». Comment est il possible d’avoir le culot ou la prétention de tenir ce genre d’affirmation, alors que sur Internet une multitude de «
techniques ou parades » (termes biaisés identiques) pullulent et vous promettent LA solution ? Croyances, effet gourou (2), ignorance (3) (dans le bon sens du terme) et incompétence sont une
bonne synthèse. En fait, sans malveillance financière, il n’y a rien de nocif en soi dans ce genre de croyance. Car lors d’une confrontation face à l’un des trois types d’agression au couteau possible, rien ou quasiment rien de ce qui a été transmit ne sera restitué. Sauf que sur
Internet, l’objectif n’est que financier : l’unique objectif est de générer le clic sur la vidéo ou sur le lien. S’il fallait le rappeler, internet n’a depuis bien longtemps, plus pour objectif
de diffuser de la connaissance ou du savoir. Le but premier est pécuniaire.
Le propos de cet essai sans prétention n’est en aucun de stigmatiser (4) ou de critiquer négativement et sous aucune forme les croyances ou certitudes, sur l’efficacité de tel art martial ou
système de self-défense, contre une attaque au couteau. Mais de mettre en lumière les progrès de l’observation des
comportements humains, avec pour fondement des méthodes de formations ancestrales, qui même si elles sont méconnues, ont fait leurs preuves.
Avant de pouvoir développer quoi que ce soit il faut impérativement au préalable faire la distinction entre la science et la croyance. Le but de la science est d'apprendre comment fonctionne la
nature en observant le monde naturel et physique, et de comprendre ce monde par la recherche et l'expérimentation. La science est un moyen distinctif d'en apprendre davantage sur le monde par
l'observation, la recherche, la formulation et la vérification d'hypothèses. Ainsi que par la collecte et l'analyse de données, la communication et l'évaluation des résultats. Il est possible de
définir trois grand objectifs :
- le premier est de décrire ;
- le deuxième est de prédire ;
- le troisième et ultime est d'expliquer.
Le tout jusqu’à preuve du contraire.
Même si dans un très grand nombre de sujets, les réponses n’ont pas put être apporté par celle-ci, nommer les résultats des sciences des « croyances » est erroné. En effet, la croyance peut aussi
relever de la foi. Or, les résultats des sciences tirent leur légitimité du fait qu’il est nécessaire de les remettre en cause à tout moment. C’est d’ailleurs ce que les sciences
font. Vérifier ce qui a été trouvé par des recherches précédentes pour mieux décrypter l’inconnu. Ce n’est pas le cas de la foi, qui tire sa légitimité de l’impossibilité d’être remise en cause.
Il faut distinguer nettement le savoir et la croyance : le savoir se justifie ; la croyance se dispense de justification. Ce sont simplement deux choses différentes qui ne s'opposent pas et ne se
comparent pas. Nos croyances « sont justifiées dans chaque situation, aussi ridicules qu'elles puissent être, puisque ce sont nos croyances et c'est ce qui fait que nous avons notre propre
personnalité. Elles dirigent notre vie, car on fait toujours ce que l'on croit qu'il faut faire ; nous voulons toujours croire en quelque chose et nous ne pouvons vivre sans croyances. » (5)
L’embuscade : « Stratagème consistant à guetter d'un lieu dissimulé le passage d'un ennemi, d'un adversaire pour l'attaquer par surprise. ». Dans le cadre d'une embuscade, il n'y a de toute façon strictement rien qui puisse être fait (si ce n’est d’être protégé avec de vêtements anti-coupure) afin d’éviter le ou les premiers coups de couteau. L’effet de surprise supprime l’unique avantage, qui est de voir l’arme.
La menace : utilisé majoritairement afin « d’obtenir quelque chose ». Principalement lors d’un vol ou lorsqu’il s’agit de faire reculer l’adversaire, qui malgré le couteau à le dessus. De ce fait dans l’immense majorité des cas de vol, il est aisé de comprendre qu'il suffit de satisfaire la demande de l'agresseur pour mettre un terme au danger. Le moindre refus, lenteur ou tentative de résistance transformera la « menace » en « attaque ».
L’agresseur utilise la peur (le pouvoir psychologique des armes) généré par le couteau pour arriver à ces fins. Exemple : la vidéo ci-jointe dans laquelle le couteau est principalement utilisé pour « obtenir quelque chose ». Dans notre vie de civil, a quoi cela sert il de perdre son temps à s’entraîner des années durant, à répéter « des gestes techniques » contre des menaces au couteau, qui d’une part ne nous serons jamais d’aucune utilité, et d’autres part qui sont psychologiquement et contextuellement irréalisable ?
L’attaque : rapide et redoutable. Moins de 3 secondes peuvent suffire pour infliger 3 coups de couteau. Inutile de s’étendre longuement sur le sujet par écrit ou en vidéo, car
des exemples multiples sont visibles. Afin de palier à ces quelques secondes de folie meurtrière, seule la pratique du combat au couteau Tolpar, qui permet d’acquérir la lecture des trajectoires,
la vitesse de réaction… Ainsi que la pratique des tactiques de survie, élaborés par les nombreuses et séculaires écoles internationales spécialisés, peuvent faire augmenter le taux de probabilité
de s’en sortir. La pratique spécialisée et régulière.
Si Internet est un lieu qui se doit de permettre l’accès à la connaissance, pourquoi donc ne pas mettre à disposition ce savoir concernant la pratique ? Il n’y a rien de mystérieux, ni de «
technique secrète ». Il ne s’agit pas non plus de l’ancestrale méthode publicitaire qui consiste à faire miroiter des solutions magiques. Bien au contraire. Comme tout apprentissage le facteur
temps est primordial. Toujours plus vite, toujours plus pressés. Nous sommes entrés dans l’ère de l’immédiateté industrielle, de l’information en quelques millièmes de secondes et de la
dangereuse satisfaction individuel instantané. Les technologies numériques ont totalement désintégré le temps. Moyennant finance elles tentent de nous laisser croire qu'il est possible
d'apprendre toujours plus vite. Ce qui face à un couteau sera toujours faux. Le temps nécessite entre autres :
- d’apprendre l'étape la plus difficile, qui consiste à dépasser son ego ;
- un engagement personnel ;
- l’intégration d’un cursus pédagogique ;
- l’acceptation d’un certain nombre de valeurs ;
- la pratique, la pratique... ;
- etc.
Tristement à la « mode » actuellement, l’analyse d’un événement en se servant du contexte comme éléments principal est une erreur. Le contexte n’est qu’un élément. Comparativement à la gestion de
la peur émotionnelle, la possibilité de gérer la distance, les conditions environnementales, le contexte à très peu d’importance. Peu importe la quantité de bagages technique et les années passés
à s’entraîner dans des salles aseptisés de toutes les contraintes environnementales (nature du sol, tenue vestimentaire, température, bruit…). Sans la connaissance parfaite de la peur
émotionnelle et de celle qu’elle génère sur notre corps, cela ne sert strictement à rien.
Chacun de nous a déjà eu peur et nous pouvons également tous reconnaître la peur chez de nombreuses autres espèces animales. Pourtant, il n'y a pas à ce jour de consensus dans l'étude
scientifique de la peur. Certains soutiennent que la « peur » est une construction psychologique plutôt que découvrable par des études scientifiques. Pourrions-nous être dans un état de peur sans
avoir peur ? La peur, est-elle applicable à des espèces comme les insectes, les crocodiliens ou les oiseaux ? Et comment le savons-nous ? Les profanes n'ont aucune difficulté à utiliser le mot «
peur » dans les conversations de tous les jours, mais sont rapidement déconcertés par de telles questions. Il en va de même des psychologues et des biologistes. Chez l’humain, malgré les
magistrales découvertes récentes, stimulées en grande partie par le financement des études afin de comprendre les troubles de l'humeur et de l'anxiété, le domaine de la recherche sur les émotions
est plus divisé que jamais. Une grande partie de cette division vient de la nature hautement interdisciplinaire de la façon dont la peur est étudiée.
Il est important de souligner les différentes caractéristiques du concept de « peur ». Il s'agit avant tout d'une définition fonctionnelle : la peur est un état central d'un organisme. Cet état
n'est pas identifié avec le sentiment conscient d'avoir peur, ni avec des comportements de peur tels que crier et s'enfuir. L'approche utilisée dans ce texte est pragmatique : « la peur est une
variable intermédiaire entre des ensembles de stimuli contextuels et des suites de réponses comportementales. Son utilité est explicative, et on peut être agnostique quant à toute correspondance
avec d'autres états psychologiques, et encore moins neurobiologiques. Une telle variable pourrait prendre un ensemble cohérent de valeurs au sein d'un individu et différer systématiquement entre
les individus, ce qui en fait un candidat pour un trait de personnalité. Il pourrait être lié à la variation du génotype, au moins en partie, ce qui en fait un candidat pour un endophénotype. »
(6,7).
La réaction de peur survient dans le cerveau et se répand à travers le corps afin que celui-ci fasse les ajustements pour la meilleure réaction de défense ou de fuite. Elle commence dans une
région du cerveau appelée l’amygdale. Cet ensemble, situé dans le lobe temporal du cerveau, est dédié à la détection de la « saillance » émotionnelle des stimuli. Cette réaction est plus
prononcée avec la détection de la colère et de la peur. Un stimulus de menace, comme la vue d'un danger déclenche une réaction de peur dans l'amygdale, qui active les zones impliquées dans la
préparation des fonctions motrices impliquées dans le combat ou la fuite. Il déclenche également la libération d'hormones de stress et du système nerveux sympathique.
Ce déclenchement, en quelques millièmes de secondes entraîne des changements corporels qui nous préparent à être plus efficaces face à un danger :
- le cerveau devient hyper-alerte ;
- les pupilles se dilatent (effet tunnel) ;
- la respiration s'accélère par la dilatation des bronches ;
- la fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent ;
- le flux sanguin et le flux de glucose sont orienté vers les gros muscles ;
- les organes non-essentiels comme le système gastro-intestinal, ralentissent ;
- la perte de la motricité fine ;
- etc.
Une partie du cerveau appelée hippocampe est étroitement liée à l'amygdale. L'hippocampe et le cortex préfrontal va aider le cerveau à interpréter le danger perçu. Ils sont impliqués dans un
traitement de contexte de niveau supérieur, qui nous aide à savoir si la menace perçue est réelle.
Bien que chacun de ces facteurs :
- la dangerosité ;
- l’incontournabilité du danger ;
- la distance du danger ;
- l’identifiabilité (non ambiguë) ;
- la visibilité du danger ;
Aie le potentiel d'influencer la façon dont nous ressentons la peur émotionnelle, un sujet commun qui les relie tous est notre sens du contrôle. Lorsque nous sommes en mesure de reconnaître ce
qui est, ou n'est pas une menace réelle, de renommer une expérience et de profiter du frisson de ce moment, nous sommes finalement à un endroit où nous nous sentons en contrôle. Cette perception
du contrôle est essentielle à la façon dont nous vivons et réagissons à la peur. Lorsque il nous est impossible de surmonter cette ruée initiale instinctive de « combattre ou fuir » les réponses
seront désordonnés et non-efficaces. Si ce n’est des « professionnelles » (terme générique qui englobe des individus formés et confrontés régulièrement à la violence), lors d’une confrontation
face à un couteau, tout un chacun sera saisi (voir figé) par cette terreur ancestrale de mourir.
Discussion
À ce moment-là, le « bagage technique » n’aura plus d’existence et n’aura de toute façon plus lieu d’exister. Seules les quelques tactiques de survie nécessaires pourront resurgir de ce flot de
terreur primitif. Dans la spécialisation à l'apprentissage de la survie face à un couteau, l'absence d'intention délibérée de tromper est problématique car elle amène une question morale. Nombre
de méthodes de « self-défense » transmises ne sont pas des mensonges, mais il y a un intérêt certains (financier ?) à ne pas vérifier la validité (ou les complications qui en découlent) de ce qui
est enseigné. Une agression au couteau (attaque ou embuscade) est une tentative de meurtre ou une tentative d'homicide avec une arme mortelle. Tenter de faire croire aux citoyens amateurs qu'il
va réussir à survivre à cet acte en apprenant des « parades » est par contre proprement irresponsable.
Sources
(1) « Faire étalage de, faire valoir quelque chose dans le but d'attirer sur soi l'attention. »
« ZOOL. Ensemble des rites, des cérémonies qui, chez beaucoup d'animaux, précèdent l'accouplement`` (Animaux 1981). »
https://www.cnrtl.fr/definition/parade
(2) « L’effet gourou, c’est le fait qu’on a tendance à croire n’importe quoi quand ça vient d’une figure d’autorité. »
https://desequilibres.net/2019/03/10/la-puissance-de-leffet-gourou/
(3) « État de celui qui ignore quelque chose »
https://www.cnrtl.fr/definition/ignorance
(4) « Blâmer, critiquer, ridiculiser quelqu'un avec dureté et publiquement. »
https://www.cnrtl.fr/definition/stigmatiser
(5) Dans quelle mesure nos croyances sont-elles justifiées ? Pierre-Yves Longval (1997)
http://www.cvm.qc.ca/encephi/contenu/vospages/pytap8.htm
(6) « The Biology of Fear » Ralph Adolphs. Janvier 2014
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3595162/
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Endoph%C3%A9notype
26/05/2020
Tout autant saugrenu que la peur du « grand méchant loup », la peur de l’attaque au couteau aujourd’hui, rapporte beaucoup d’argent en revenu publicitaire... Attaque au couteau aujourd'hui et outil hier ?
Les agressions au couteau par jour en France ne se multiplient pas dans les rubriques faits divers. Ces faits ont malheureusement toujours existé... Les 120 agressions par jour « de la diversion »