Première d'une série sur comment contrer une attaque au couteau sans connaissances nécessaire. Le Royaume-Uni est un des pays qui étudie le plus les attaques au couteau. Pour la simple et
bonne raison qu’il s’agit statistiquement du moyen le plus courant de tuer dans ce pays. Pour pouvoir définir qu’elles sont les meilleures tactiques pour contrer une attaque au couteau il est
indispensable de prendre en compte tous ces paramètres. (1) La criminalité avec l’utilisation d’un couteau ne continuant de préoccuper qu’un certain nombre de pays dans le monde, dont
l’Angleterre. Il faut utiliser les études et statistiques des pays les plus proches de la France.
Selon l’ONU, dans le cadre d’homicides, le couteau ou un objet tranchant est utilisé en particulier dans les pays où la législation sur les armes est stricte et l'accès aux armes à feu est
restreint (2). Entre octobre 2014 et septembre 2015, la police Anglaise et du pays de Galles a enregistré 188 homicides impliquant un couteau ou un objet tranchant (33% des homicides). Un
instrument tranchant étant défini comme tout objet qui perce la peau Les armes rencontrées lors de telles attaques comprennent :
Dans les tribunaux britanniques lors d’un jugement de ce type d’actes de violence, afin de qualifier la valeur du geste et dans le cadre des déclarations des preuves fournies à un tribunal, il
est souvent demandé aux experts de faire une approximation du degré de force employée pour causer la blessure. La pratique courante consiste à estimer une force de pénétration en utilisant une
échelle subjective de légère, modérée ou sévère. Certains utilisent un quatrième point sur l'échelle de l'extrême. Ceci est souvent basé uniquement sur l'examen de la plaie résultante. Une
évaluation visuelle subjective de la netteté du couteau ou de l'arme utilisée peut également être prise en compte. Cette preuve peut influencer le tribunal dans son examen de l’attaque à coups de
couteau.
Gary Nolan, Sarah V. Hainsworth et Guy N. ont entreprit une étude sur les forces générées dans diverses actions de traumatismes contondants, en utilisant un nouveau dynamomètre à plateau de force
pour mesurer les forces maximales obtenues par des volontaires adultes hommes et femmes. Ils ont ensuite étudié les forces générées par des simulateurs de peau piqués et des échantillons de porc
avec des couteaux et des tournevis. Lorsqu'on leur a demandé de poignarder en utilisant ce qu'ils considéraient être une force légère, modérée et sévère, bien que les volontaires aient été en
mesure de décider activement de la force utilisée, la force réelle a été influencée par l'arme, le sexe de l'individu, l'utilisation de la main et le traitement biologique / anatomique de la
cible pénétré. Cette étude montre que, dans presque tous les cas, les forces générées par les volontaires lors de tests de poignardage légers, modérés et sévères sont significativement
supérieures aux forces nécessaires à la pénétration cutanée.
Une cohorte de cinq volontaires hommes et cinq volontaires femmes de de 21 à 52 ans de morphologie différentes ont été invités à entreprendre une série d'actions pour appliquer un traumatisme
contondant sur un dynamomètre. Chaque action était expliquée au volontaire mais était ouverte à leur interprétation. Tout d’abord, ils ont poussé le dynamomètre avec un doigt comme un bouton
d'une sonnette ou un interrupteur. Ils ont ensuite poussé avec un bras comme pour pousser ou ouvrir une porte. Cela contrastait avec la poussée suivante avec les deux bras, qui devait être
effectuée comme si les participants essayaient de pousser quelqu'un. Ensuite, ils ont été invités à donner une gifle. Ils se sont trouvés face au dynamomètre et l'ont giflé comme s'il giflait
quelqu'un sur le visage. Enfin, ils ont frappé le dynamomètre aussi fort que possible. Ils ont été invités à effectuer chacune des actions trois fois avec chaque main.
Coups de couteau
Deux séries différentes d'expériences de volontaires ont été entreprises. Tout d'abord, il a été demandé à la cohorte de volontaires ayant effectué les expériences de traumatisme contondant de
poignarder le simulateur de peau aussi fort que possible avec chaque main, à l'aide d'un couteau tout usage, d'un couteau à steak, d'un tournevis à tête plate et d'un tournevis cruciforme. Les
volontaires ont ensuite été invités à répéter les attaques au couteau, en utilisant cette fois des cuisses de porc, puis des côtes de porc au lieu d'un simulant de peau. Chaque expérience de
frappe au couteau a été répétée trois fois par main, par arme, par volontaire et par simulant.
Une deuxième cohorte de volontaires, composée de cinq hommes et de cinq femmes, aveugle aux actions et aux résultats du premier groupe, a été invitée à poignarder les cuisses et les côtes de
porc. De nouveau, les volontaires ont été invités à effectuer trois coups de couteau avec un couteau tout usage, un couteau à steak, un tournevis à tête plate et un tournevis cruciforme. Mais
cette fois-ci, ils ont été invités à essayer de poignarder avec ce qu'ils considéraient être une force légère, modérée ou sévère. Le jugement de la force était complètement fait à leur propre
discrétion.
Conclusion
Les résultats appuient l’utilisation d’une approche à deux niveaux spécifique à la plaie aiguë pour commenter la force, c’est-à-dire supérieure à la force minimale requise pour percer la peau et
supérieure à la force minimale pour pénétrer dans l’os. Les résultats confirment qu’une enquête médico-légale appropriée est nécessaire dans tous les cas de coups de couteau pour déterminer si le
bout de l’arme permet la pénétration et à quelle force minimale. Si le bout de l’arme provoque une pénétration supérieure à celle attendue pour une blessure par balle dans la peau, il est
raisonnable de suggérer, comme pour la pénétration dans un os, qu’une force supérieure à celle attendue était requise avec l’outil pour provoquer la blessure. Une telle terminologie, étayée par
des tests scientifiques, pourrait être plus appropriée pour une utilisation devant un tribunal que l’échelle subjective actuelle.
Ces résultats ont des implications importantes pour la présentation légale et juridique des forces utilisées d’un couteau devant les tribunaux. Les données de cette étude n'appuient pas
l'utilisation de telles échelles subjectives, d'autant plus que cela pourrait influencer le tribunal dans son examen de l'affaire. La force requise pour tout coup de couteau nécessite une enquête
dans quatre domaines :
Sources
(1) Forces generated in stabbing attacks: an evaluation of the utility of the mild, moderate and severe scale Gary Nolan, Sarah V. Hainsworth, and Guy N. Rutty. Publié le 16 Octobre 2017
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5748396/
(2) Homicide mechanisms and enablers
https://www.unodc.org/gsh/en/homicide-mechanisms.html
06/12/2018