06/10/2025

Le plan Vigipirate ne sert à rien

Depuis plusieurs décennies, le plan Vigipirate est présenté comme la réponse française face à la menace terroriste.

 

Pourtant, malgré son omniprésence, ses coûts colossaux et son caractère permanent, son efficacité reste sujette à un débat qui n’intéresse personne.

 

Ce article expose, avec précision et sans concession, les contradictions, les dépenses excessives et les échecs répétés de ce dispositif en France, tout en interrogeant sa véritable utilité dans la prévention des attentats.

Bilan sécuritaire contrasté du plan Vigipirate : victimes versus attentats prévenus
Bilan sécuritaire contrasté du plan Vigipirate : victimes versus attentats prévenus

Un dispositif permanent devenu inopérant

Origine et évolution du plan Vigipirate

Le plan Vigipirate, crée le 7 février 1978, afin de prévenir les attentats, est présent en France comme une longue agonie, et ne sert strictement à rien.
Apparemment, à l'époque de son instauration, il s'agissait d'un dispositif spécial utilisé pour lutter contre le terrorisme :

  • Il est aujourd’hui constamment activé, comme état d’exception permanent.

Depuis sa mise en place en septembre 1995 suite à l'explosion d'une voiture piégée devant une école juive de Villeurbanne, le système a considérablement évolué.

 

Il existe 3 niveaux de menace:

  • Le niveau de vigilance (mise en œuvre de 100 mesures toujours actives)
  • Le niveau sécurité renforcée - risque attentat
  • Le niveau urgence attentat « A compter du 1er juillet 2025 et jusqu’à nouvel ordre, l’ensemble du territoire national est maintenu au niveau « Urgence attentat » pour faire face à l’élévation globale de la menace terroriste ».

Un état d’exception devenu la norme

Instauré depuis 1995, ou comment le dispositif Vigipirate normalement exceptionnel est devenu la permanence d'un état d’exception. Ce dispositif militaire présent sur la voie publique, censé lutter contre le terrorisme sert surtout à rassurer le grand public. (3)

  • Vigipirate « Été-Automne 2023 » est opérationnel depuis le 21 juin 2023 et maintient l'ensemble du territoire national au niveau « Sécurité renforcée – Risque d'attentat ».

Elle correspond à une menace d’attaque élevée ou très élevée, sans limite de temps précise.


Bien entendu, l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ainsi que de la Coupe du monde de rugby qui se dérouleront du 8 septembre au 28 octobre 2023 nécessitent de maintenir une vigilance particulière sur l’ensemble du territoire national.

Évolution dramatique des effectifs militaires et des coûts du plan Vigipirate entre 2012 et 2025
Évolution dramatique des effectifs militaires et des coûts du plan Vigipirate entre 2012 et 2025

Des moyens disproportionnés pour des résultats contestables

Coûts exorbitants et déploiement massif

Le plan Vigipirate déploie des moyens sur-dimensionnés à des coûts exorbitants.

 

Les 5 000 localités du territoire sont surveillées par 30 000 gendarmes et policiers, ainsi que 11 000 militaires.


Le plan Vigipirate coûte la modique somme aux contribuables d'un million d'euros par jour et 41 600 euros par heure pour 10 000 soldats mobilisés, 24 heures sur 24. (4)


Le budget du programme opérationnel comprend non seulement le plan Vigipirate, mais aussi d'autres tâches internes (Harpie:

  • La lutte contre l'exploitation secrète de l'or, Héphaïstos : Lutter contre les incendies de forêt...). En 2015, elle a été délivrée à 2 000 militaires participants, avec 11 millions d'euros destinés à payer uniquement les indemnités de service sur le terrain (l'ISC est un accessoire du salaire des militaires), dont le montant journalier moyen est de 80 euros.

En revanche, les militaires restent responsables des :

  • Frais de déplacement du personnel en poste sur les lieux de service
  • Payer les dépenses des réservistes militaires rappelés
  • Frais de transport (qui peuvent être externalisés) du personnel et du matériel, notamment pour les déplacements vers les garnisons - sites de mission
  • Frais de nourriture du soir (les militaires ont droit à un déjeuner gratuit dans le cadre de leur service.)
  • Frais d'hébergement sur les sites militaires, mais il est également assuré gratuitement par les bénéficiaires à la suite de ces mesures de contrôle
  • Frais de fonctionnement des quartiers généraux, des unités logistiques et des postes de secours

De 2012 à 2014, le nombre moyen de militaires participant au Vigirate était de 800, dont 500 en région parisienne.


Cependant, les missions Vigipirate de 14 jours nécessitent une rotation de 3 jours. Pour le PLF 2013, l'estimation globale des surcoûts liés aux opérations de Vigipirate est :

  • De 8,8 millions d'euros pour un effectif de 1 442 salariés/jour
  • Et 1,6 million d'euros pour les autres coûts restant la charge militaire. Toutefois, il apparaît en dessous du niveau réel

En résumé et en regardant de plus près les coûts, les dépenses de Vipirate en 2015 peuvent être estimées comme suit:

  • 292 millions d'euros sur OPEX-MISSINT et le budget du programme opérationnel ; les 20 millions d’euros restants sont à la charge des militaires. (5)
Répartition des forces de sécurité mobilisées dans le cadre du plan Vigipirate
Répartition des forces de sécurité mobilisées dans le cadre du plan Vigipirate

Chronologie des attentats malgré le dispositif

Depuis l'instauration du plan Vigipirate en France, il y a quand même eu 263 morts depuis 2015.


Mais « heureusement » il y a eu 65 attentats évités (1).


Voici une chronologie (2) mortifère non exhaustive des actes terroristes en France depuis la mise en application de ce plan. Au vu des faits, il est possible d'affirmer que le plan Vigipirate ne set à rien.

  • 1995-1996 : vague d'attentats attribués au GIA, dont celui du RER B à la station Saint-Michel (2006) : en Corse, 235 attentats sont recensés au cours de l'année.
  • 2007 : 2 gardes-civils espagnols sont abattus par un commando d'ETA sur le parking d'un centre commercial à Capbreton (Landes).
  • 2009 : (*)...
  • 2012 : Mohammed Merah tue 7 personnes, 3 militaires et 4 civils (dont 3 enfants), et en blesse 6 autres à Toulouse et à Montauban.
  • 2014 : un individu armé d'un couteau, pénètre dans le commissariat de Joué-lès-Tours, faisant 3 blessés dont deux graves.
  • 2015 : attentat contre Charlie Hebdo (12 morts)
  • 2016 : double meurtre du 13 juin 2016 à Magnanville
  • 2016 : le père Jacques Hamel, prêtre de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray est poignardé est égorgé.
  • 2016 : Nice 86 morts, 458 blessés ... etc

L’efficacité illusoire d’un plan de prévention

Attentats évités : une évaluation incertaine

20 à 30 attaques ont échoué, grâce au plan Vigipirate si l’on en croit les syndicats de police. Et depuis 2015, 79 attentats terroristes auraient été déjoués selon la DGSI. (6)

Impossibilité de mesurer la prévention

Il n’en reste pas moins qu’en raison de la nature de sa mission, prévenir les attentats, son efficacité n'est pas mesurable.

 

Car, par définition, il est impossible de mesurer ce qui ne s’est pas encore produit.

 

De surcroît, il serait peut-être utile de compter, un jour, le nombre d'attentats et le triste nombre de morts avant et après.

 

Article du 25/09/2023


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