14/10/2025

Violence à la télévision : qu'arrive-t-il aux enfants qui regardent ?

Violence à la télévision : qu'arrive-t-il aux enfants qui regardent ?

L'exposition à la violence à la télévision chez les très jeunes enfants ne suscite pas assez d’inquiétudes.

Des recherches scientifiques sont déjà parues sur le sujet, mais en 2025 une étude d’une durée rare d’environ 10 ans, menée sur plus de 1 900 enfants suivis du préscolaire à l'adolescence, révèlent que les conséquences peuvent être : 

  • Graves
  • Durables
  • Et touchent nettement plus les garçons.

En analysant la légitimité de la question que tous parent devrait se poser sur « violence à la télévision et qu'arrive-t-il aux enfants qui regardent ? », cet article examine la dangerosité de la télévision sur le développement psycho-social, notamment face aux dangers des écrans pour les enfants.

La télévision est elle dangereuse : objectifs de la recherche

Pourquoi cette recherche est-elle capitale pour comprendre la violence à la télé ?

Le nombre d'enfants confrontés à des images violentes sur les écrans soulève une question fondamentale de la sécurité infantile et leur avenir.

L'objectif principal de l'étude s'articule autour d'une interrogation centrale : la télévision est elle dangereuse pour les enfants exposés dès le plus jeune âge à des contenus agressifs ?

  • Cette recherche s'appuie sur des données issues de la cohorte à long terme du Québec (QLSCD), suivant 963 filles et 982 garçons nés à la fin des années 1990 et répertoriant des symptômes et des comportements à l'adolescence.

Les écrans et nos enfants : une exposition précoce sous-estimée

L'accès aux écrans, en particulier la télévision, débute très tôt.

L'étude fait valoir que la majorité des garçons de 3,5 à 4,5 ans avait déjà été confrontée à la violence télévisée, tandis qu'une large part des filles était encore préservée.

La question des symptômes enfant, tels que l'agressivité ou l'isolement social, émerge donc très rapidement dans le milieu familial.

Exposition à la violence télévisée chez les enfants de 3,5 - 4,5 ans selon le sexe
Exposition à la violence télévisée chez les enfants de 3,5 - 4,5 ans selon le sexe

Les dangers des écrans : un risque différencié selon le sexe

Un angle rarement exploré est celui de l'impact différentiel selon le sexe.

Les analyses montrent que les garçons, naturellement plus attirés par des contenus dynamiques ou agressifs, sont également les plus vulnérables aux effets délétères de la violence à la télé.

Cela devrait d'autant plus attirer l’attention sur le bien-fondé des politiques publiques de prévention.

Les dangers des écrans révélés : résultats sur les enfants de la violence à la télé

Symptômes chez l'enfant : comportements externalisés à l'adolescence

L'étude révèle que les garçons exposés tôt à la violence à la télévision sont significativement plus nombreux à développer, à l'âge de 15 ans, des comportements agressifs (physiques ou proactifs) et des conduites antisociales.

La télévision est elle dangereuse ? Chez ces garçons, l'exposition double le risque d'adopter plus tard des attitudes violentes ou d'être impliqués dans des actes de délinquances, qui les exposeront à la justice.

Augmentation du risque de comportements agressifs à 15 ans chez les garçons exposés à la violence télévisée
Augmentation du risque de comportements agressifs à 15 ans chez les garçons exposés à la violence télévisée

Lien entre violence à la télé et comportements antisociaux

À 15 ans, les garçons ayant visionné des images violentes présentent davantage de passages à l'acte : 

  • Utilisation de la force pour obtenir un avantage ou dans des cas de vol d’objet
  • Insultes
  • Bagarres de groupe
  • Voire un usage d'armes dans un certain nombre de cas

L'agressivité proactive est fortement liée au temps d'écran précoce, avec un effet persistant même après ajustement sur d'autres facteurs familiaux ou personnels.

Les filles face à la violence à la télévision

L'exposition semble avoir moins d'effets durables sur les filles que sur les garçons.

Lorsque conséquences il y a, ce sont généralement des manifestations plus indirectes, comme l'isolement social ou les formes d'agressivité relationnelle.

Les dangers des écrans, bien qu'universels, se manifestent donc différemment selon le sexe.

Exposition à la violence à la télévision et impacts à l'adolescence (étude longitudinale Québec, 2025)
Exposition à la violence à la télévision et impacts à l'adolescence (étude longitudinale Québec, 2025)

Les écrans et nos enfants : méthodologie d'étude des symptômes enfant face à la violence à la télé

Dispositif scientifique : cohorte et mesures multi-sources

Les données sont issues de la QLSCD, une vaste étude prospective suivant 1 945 enfants du Québec, prospectant l'impact de la télévision et ses dangers pour le développement intellectuel et social.

Les mesures ont couvert :

  • Le suivi parental
  • Les évaluations d'expert
  • Et l'auto-évaluation des adolescents

Garantissant ainsi la fiabilité des diagnostics des symptômes chez l'enfant jusqu'à 15 ans.

Mesures de l'exposition à la violence à la télé

À 3,5 et 4,5 ans, l'exposition à la violence télévisuelle a été évaluée via un questionnaire parental permettant d'établir une note moyenne.

Cette approche, bien qu'indirecte, capture la réalité du vécu familial et la fréquence des contenus à risque sur une longue période.

Contrôles et ajustements statistiques

L'étude contrôle un grand nombre de cofacteurs, tels que :

  • Le niveau socio-économique
  • L'agression initiale chez l'enfant
  • Ou la situation familiale

L’objectif étant d'isoler l'effet des écrans et du contenu violent sur les trajectoires de développement externalisé.

Violence à la télé analysée : discussion sur les dangers des écrans et symptômes enfant

Accentuation des vulnérabilités masculines

Les analyses démontrent que chez les garçons, la télévision agit comme un multiplicateur du risque antisocial et agressif.

Les symptômes chez l'enfant, qui auraient pu rester invisibles, sont exacerbés.

La théorie de l'apprentissage social explique que l'enfant imite la violence perçue, surtout si les auteurs fictifs lui ressemblent et sont valorisés.

Les écrans et nos enfants : processus de désensibilisation et de banalisation

L'effet de la désensibilisation, observé dès le préscolaire, entraîne une moindre empathie envers autrui et une banalisation de l'agression comme solution de conflit.

Ces modifications cognitives et affectives perdurent à l'adolescence, augmentant la persistance des conduites agressives.

Les dangers des écrans et l'isolement social

En plus des symptômes comportementaux, l'augmentation du temps d'écran, indépendamment du contenu violent, corrèle avec l'isolement social (retrait, difficultés d'attachement), ce qui peut accentuer les troubles extériorisés à moyen terme.

Ces comportements sont plus fréquemment observés chez les garçons.

Implications pratiques contre les dangers des écrans et symptômes enfant

Éducation des parents : repérage précoce et encadrement

La sensibilisation parentale à la dangerosité de la télévision est cruciale. Ils sont les premiers acteurs de cette lutte.

Savoir identifier les symptômes chez l'enfant et limiter activement l'exposition à la violence télévisée constituent une première barrière contre l'aggravation des comportements à risque.

Prévention institutionnelle : cadre scolaire et médiation éducative

L'intégration d'une médiation éducative sur les dangers des écrans dans les programmes scolaires, dès la maternelle, permettrait de renforcer le repérage et la prévention des effets délétères des médias violents.

Les campagnes d'information ciblées sur la dangerosité de la télévision ancrées dans la réalité de ce que vivent les enfants, sont impérativement à promouvoir.

C’est la santé mentale des prochaines générations qui est en jeu.

Politiques publiques : législation et normes de diffusion

Des dispositifs de classification plus stricts des contenus diffusés lors des plages horaires accessibles aux jeunes enfants doivent être intensifiés.

La régulation devrait s'accompagner d'un engagement des diffuseurs à privilégier des programmes non-violents lors des tranches de forte audience infantile, réduisant ainsi l'incitation à la consommation de contenus nocifs.

Conclusion

La question sur la « Violence à la télévision : qu'arrive-t-il aux enfants qui regardent ? » trouve une réponse nette :

  • L'exposition dès la petite enfance, notamment chez les garçons, augmente significativement la probabilité de développer des comportements agressifs et antisociaux à l'adolescence.

Ces résultats soulignent la nécessité d'interventions éducatives et institutionnelles fortes pour limiter l'exposition et soutenir les familles face aux dangers des écrans chez les enfants.


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