La self-défense et le sentiment d'insécurité ?

La self-défense et le sentiment d'insécurité ?

L’insécurité en France ne serait pas qu’un sentiment. Ce serait une réalité (1). Depuis la première édition du baromètre en 2016, le baromètre de la sécurité des Français (Odoxa Fiducial) basé sur un sentiment, une perception, s'avérerait fiable statistiquement. Ou s'agirait de faire évoquer le sujet ? « 88 % d’entre eux souhaitent en effet que la sécurité ait une place plus importante dans la société au cours des mois et années à venir (2). » Il est nécessaire de rappeler que le sentiment d’insécurité n’est pas une dimension simple que pourrait traduire un indicateur unique. On peut se le figurer comme un continuum. L’une des extrémités est liée à l’exposition concrète, de soi ou des siens, à l'insécurité. Elle constitue une sorte de réaction de peur, mais il peut s’agir également de colère, voire tout simplement de vigilance, à cette exposition. La relation entre la perception du risque face à certaines offenses criminelles et la peur que ces actes inspirent a déjà été étudiée (Warr, 1987). Les auteurs concluent que la probabilité perçue d’être victime d’un crime et la gravité des conséquences de ce crime orientent l’évaluation d’une situation et le sentiment d’insécurité qui y est associé.

Le sentiment d’insécurité : au-delà de la peur de la criminalité

Au vu des statistiques de la délinquance de ces dernières années, est ce que le sentiment d'insécurité est le moteur des politiques pénales, plus que les délits eux-mêmes ? Le sentiment d’insécurité est un phénomène associé à la crainte de la criminalité. C’est pourquoi les taux de criminalité ont continuellement été mis en relation avec le sentiment d’insécurité de la population afin de justifier le bien-fondé des programmes de sécurité ou au contraire juger la population qui aurait peur sans qu’il y ait un risque statistiquement valable. Toutefois, le sentiment d’insécurité de la population varie, en partie, de façon indépendante des taux de criminalité, comme l’ont montré plusieurs recherches (Skogan, 1990, Hale, 1996). On obtient ce constat étonnant parce que le sentiment d’insécurité, le «  fear of crime », est un concept polysémique, comme le signale Brodeur (1993), qui regroupe des réalités qui dépassent les bornes de la peur de la criminalité. En tout état de cause cela se traduit, dans le champ des politiques publiques de notre société, par un débat sur la réalité de la perception de la violence ou sur l'irrationalité de cette peur. (3)

Sentiment insécurité : la peur sur les chiffres

Le sentiment d’insécurité est à la fois une peur du crime liée à la violence sans chiffres, mais peut également relever d'un transfert d'angoisses d'ordres sociales, économiques ou encore familiales. Sans plus de certitude quand à l’exactitude de l’explication, voici une piste de réflexion intéressante...

 

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Sources :

 

(1) L’insécurité en France n’est pas qu’un sentiment, c’est une réalité !

https://www.polemia.com/linsecurite-en-france-nest-pas-quun-sentiment-cest-une-realite/

(2) 68 % des Français déclarent se sentir en insécurité

https://www.ladepeche.fr/2020/08/31/68-des-francais-declarent-se-sentir-en-insecurite-9041726.php

(3) Observer dans la durée le sentiment d’insécurité

https://oscj2.cesdip.fr/sentiment-dinsecurite/

(2) Expliquer le sentiment d'insécurité : pression, exposition, vulnérabilité et acceptabilité. Sébastian Roché. 1998

 

https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1998_num_48_2_395269#