La vidéosurveillance : avantages/inconvénients

La vidéosurveillance est inefficace

La vidéosurveillance aucun avantage, que des inconvénients, n'est pas efficace, est coûteuse, est liberticide et a résultats très faibles. La France semble découvrir avec stupéfaction que la vidéosurveillance peine grandement à démontrer son efficacité. Voir totalement l’inverse. Une étude de 2021 réalisée par Guillaume Gormand (1), chercheur au Centre d’études et de recherche sur la diplomatie, l’administration publique et le politique pour le Centre de recherche de l’École des officiers de la gendarmerie (CREOGN) de Melun, démontre clairement l’inefficacité des systèmes de vidéosurveillance déployés sur la voie publique.

 

L’étude a pris en compte différents types de délits, dont les violences, vols liés aux véhicules, cambriolages et infractions à la législation sur les stupéfiants… Guillaume Gormand a étudié les données récoltées entre 2017 et 2020 provenant de quatre territoires municipaux de la région grenobloise « constituant un ensemble hétérogène de réseaux et d’usages de vidéoprotection » (2). Cette méthode a été doublée par des séries d’entretiens et une comparaison entre certaines zones concernées, avant et après l’installation des systèmes de vidéosurveillance. En ne conservant que les enquêtes élucidées, l’étude révèle que 5,87 % ont bénéficié d’une contribution vidéo, soit environ 1 sur 20. Soit, les résultats varient en fonction des infractions : 7,5 % d’indices trouvés dans des affaires d’atteintes aux véhicules et 5,7 % dans des affaires de violences. Mais, « en fin de compte, la découverte d’éléments probants, peu importe la thématique considérée (…) s’avère faible ». M. Gormand (2). Sur 1 939 enquêtes, seules, 22 ont donc été élucidées grâce à la vidéosurveillance. Sois 1,13 % des enquêtes.

La vidéosurveillance omniprésente ne réduit pas la criminalité en Grande-Bretagne également.

En fait, il n’y a rien de surprenant dans le résultat de cette étude. Malgré la présence d’environ 346 000 caméras de vidéosurveillance en Grande-Bretagne en 2006, le rapport du « Home Office » (ministère intérieur britannique), écrit par Martin Gill et Angela Spriggs, concluait déjà à l’inefficacité des dispositifs de vidéosurveillance. Il corrobore ainsi les avis des criminologues et celui de Jason Ditton (1994) (13) sur cette question. Aucune corrélation avec le taux d’élucidation des délits.

 

Il y a des exceptions, bien sûr, et c'est ce qui attire toujours les médias. Cette inefficacité a été démontrée à maintes reprises depuis bientôt 30 ans : par l’étude approfondie pour le Home Office en 2005, par plusieurs études aux États-Unis, et encore avec les données annoncées par New Scotland Yard. (2). Pour certains, il est réconfortant d'imaginer une police vigilante surveillant chaque caméra, mais la vérité est totalement différente. La plupart des images de vidéosurveillance ne sont visionnées que bien après qu'un crime ou un délit soit commis. 

La vidéosurveillance est-elle vraiment efficace pour lutter contre la criminalité

Lorsqu'il est examiné, il est très courant que le visionnage ne permette pas d'identifier le/les suspects. L'éclairage est mauvais, les images sont granuleuses, et les criminels ont tendance à étrangement ne pas regarder l'objectif. Les meilleurs systèmes de vidéosurveillance peuvent encore être contrecarrés par de simples lunettes de soleil ou une capuche. Même lorsqu'ils permettent une identification rapide, les forces de l’ordre sont souvent capable d'identifier les suspects sans les images de vidéosurveillance...

 

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