
La violence gratuite n’existe pas. Les sociologues s'efforcent d'expliquer depuis de trop nombreuses années, que la « violence gratuite » est un argument fallacieux et absurde, dont les fondements ne reposent sur aucune base sociologique fiable. Dans la mesure où personne n’agresse quelqu'un d'autre sans aucun motif aussi futile ou dérisoire soit-il. « La violence », c’est ce qui n’est « pas bien ». Mais sur le plan empirique, c’est surtout un vaste fourre-tout dans lequel on mélange des choses qui n’ont rien à voir, de l’insulte à l’acte terroriste, en passant par les émeutes, les bagarres de jeunes, les violences conjugales, les viols et agressions sexuelles, les échanges de coups entre voisins, les règlements de compte meurtriers entre malfaiteurs, etc. » (1)
De surcroît, « La catégorie « violences gratuites » n’existe pas en droit et ne figure dans aucune publication sociologique sérieuse », Sebastian Roché (sociologue, politologue français spécialisé en criminologie, docteur en sciences politiques et directeur de recherche au CNRS).
Quand cessera-t-on de parler de violence gratuite ?
Les travaux de Laurent Mucchielli (Sociologue, directeur de recherche au CNRS) dans les archives de la police française et judiciaires sur les coups et blessures volontaires suivis d’ITT, ont souligné trois résultats significatifs. Le premier est que, si les vols violents perpétrés par des auteurs inconnus, non élucidés par la police ou la gendarmerie et non pris en compte dans cette étude, sont mis de côté, la violence s’exerce essentiellement dans le cadre de l’interconnaissance et que son premier lieu de perpétration est la sphère familiale, en particulier dans la relation conjugale. Le second est la diversité des lieux et des protagonistes de ces violences constaté dans les relations de voisinage, dans le cadre des opérations de contrôle effectuées par des agents de sécurité (publique ou privée), dans les altercations entre automobilistes, et même sur les lieux de travail. Le troisième est la forte corrélation existant entre les comportements violents et les conditions de vie socio-économique, cette corrélation ne s’atténuant que dans le cas des violences conjugales (1).
Le concept de violences gratuites en forte hausse
L'approche béckérienne de la transgression des lois
Selon l'approche béckérienne de la transgression des lois (2), si les délinquants sont rationnels, ils tiennent compte des coûts et des avantages associés avant de décider de commettre un acte de violence. Habituellement, les coûts incluent les chances de se faire repérer et la punition, combinée à la valeur de la pénalité attendue. Contre ceux-ci, seraient pesés les avantages : la possibilité d'obtenir des gains matériels ou psychiques et de la valeur des gains attendus. Ce « délinquant rationnel » ou « économique » (2) implique que les changements dans la probabilité de condamnation ou le montant de la peine modifient l'incidence de la criminalité...
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